L’association générale des étudiants de Midi-Pyrénées publie son baromètre du coût de la rentrée universitaire. En moyenne pour la rentrée 2021, les étudiants toulousains devront dépenser 2324,40 euros, soit une augmentation de 3,20%. L'étude pointe notamment, une précarité financière préoccupante.
"2.324,40 euros, c’est le prix à payer pour un jeune de la ville rose pour sa rentrée 2021", publie l’AGEMP une augmentation de +3,20% par rapport à la rentrée dernière. En pleine crise sanitaire, l’addition est salée pour ces étudiants.
Chaque année, l’association générale des étudiants de Midi-Pyrénées (AGEMP) en collaboration avec la FAGE, la fédération nationale des associations générales étudiantes, dévoile son indicateur du coût de la rentrée universitaire. Un coût moyen pour un étudiant de 20 ans en licence à l’université, non boursier et ne vivant pas au domicile familial.
L’ étude pointe les grandes tendances de cette deuxième rentrée universitaire sous le signe de la covid et met en évidence la précarité étudiante. L’augmentation des frais spécifiques à la rentrée universitaire et de la vie courante fragilise davantage des jeunes déjà affaiblis financièrement par la crise sanitaire.
Selon une enquête commandée par la FAGE, "74% des jeunes déclarent avoir rencontré des difficultés financières pendant la crise sanitaire". La crise sanitaire a fortement modifié la donne : "durant le confinement, 58% des étudiants qui exerçaient une activité professionnelle ont ainsi arrêté, réduit ou changé leur activité rémunérée. Pour ceux qui ont interrompu leur activité rémunérée, la perte est estimée en moyenne à 274 euros par mois".
Coût de la rentrée 2021 : les grandes tendances de l’indicateur
Selon l’étude publiée par l’association, les frais spécifiques de rentrée et de la vie courante ont augmenté.
Les frais spécifiques à la rentrée universitaire qui comprennent les frais d’inscription, les cotisations à la Contribution de la vie étudiante et de Campus, les frais d’agence, d’assurance logement ou encore de complémentaire santé, augmentent. Une hausse de 0,88 % qui s’élèvent à 1.161,17 euros pour la rentrée 2021-2022.
Malgré un gel du montant des frais de scolarité, de la CVEC, de la mutuelle étudiante, et les frais d’agence pour le logement, les frais spécifiques de rentrée augmentent de 10,10 euros. Ceci en raison de l’augmentation de l’assurance logement, +4,99% et du coût plus important du matériel pédagogique, avec une hausse significative de 2,66% soit +7,09% en deux ans.
Les frais de la vie courante sont également à la hausse, soit +7,34% pour l’année universitaire 2021-2022 et s’élèvent à 1.081,83 euros. Ces frais correspondent au loyer, charges locatives, alimentation, loisirs, transports, téléphonie ou encore internet. Une forte inflation qui provient d’une forte augmentation du prix des loyers, + 3,06% mais également du coût des forfaits téléphoniques et internet, + 7,15%.
Par ailleurs, l’étude pointe du doigt le coût des transports en commun. Après deux ans de gel sur les tarifs, les frais de transports en commun augmentent dans la ville rose cette année, soit +0,6 euros pour un mois d’abonnement, ils restent gratuits pour les étudiants boursiers.
Pour les boursiers et les non boursiers les plus fragiles, le ticket U à un euro est pour le moment maintenu. Selon l’étude, "le gouvernement a pris des mesures sur le prix du ticket RU de décembre à juillet, mais le réalignement à 3,30 euros par repas, souligne le renforcement de cette ré-augmentation".
Enfin, l’AGEMP, souligne l’importance des dépenses supplémentaires liées à "certaines filières qui amplifient l’inégalité d’accès à l’enseignement supérieur". Des frais dits "déguisés" comme l’achat de matériel obligatoire, de déplacement obligatoire… Des dépenses illégales pour l’association qui "mettent en jeu la validation de l’année en cours, une difficulté financière supplémentaires qui aboutit parfois à l’échec et où l’abandon des étudiants".
Hausse continue des frais de logement et précarité alimentaire
Comme partout en France, le logement est le premier poste de dépense pour les étudiants toulousains. Faute de place dans les résidences du CROUS, les étudiants se logent dans des appartements du secteur privé, au loyer bien plus important. "Le coût des loyers représentant la moitié du budget mensuel d’un étudiant subit une inflation importante de +3,06% ", précise l’association qui milite pour "la généralisation de l’encadrement des loyers".
L’AGPME interpelle la Métropole de Toulouse sur la nécessité de déployer le dispositif de l’encadrement des loyers à davantage de quartiers sur le territoire.
Des étudiants qui souffrent aussi de précarité alimentaire. Durant le deuxième confinement, de nombreux étudiants ont eu recours à la distribution de paniers alimentaires gratuits, "53% des jeunes déclarent avoir des difficultés d’ordre financier pour accéder à une alimentation qualitative, saine et équilibrée et 50% des étudiants déclarent sauter des repas en raison de problèmes financiers", précise l’étude.
Revendications de l’AGEMP
- Exonération pour les étudiants boursiers, du paiement de la taxe de ramassage des ordures
- Construction et restructuration de logement CROUS
- Baisse ou gel des tarifs en résidence CROUS
- Dispositif d'encadrement des loyers
- Allègement et gel de l’abondement 18-25 ans et de l’abonnement étudiant à son prix initial de 10 euros par mois et 100 euros par an
- Meilleure desserte du territoire de l’académie par les transports en commun
- Développement des tarifs sociaux pour les étudiants pour les transports de la Région
- Mise à disposition de masques, gel hydro alcoolique sur les campus