Le tribunal administratif de Toulouse a annulé les licenciements économiques de 23 salariés protégés de l'usine Molex de Villemur-sur-Tarn le 30 mai dernier. Aujourd'hui, aux Prud'hommes, l'avocat des Molex a contesté le bien-fondé du licenciement économique des 193 autres ex-salariés au même motif.
Nouvelle audience et nouvelle épreuve pour les ex-salariés de l'usine Molex de Villemur-sur-Tarn, le conseil des prud'hommes de Toulouse va examiner la requête de 193 anciens employés au Tribunal de Grande Instance. Ce matin, Maître Marc Denjean, leur avocat, a commencé à plaider sur le fond de l'affaire, à savoir la contestation du motif économique des licenciements qu'il souhaite voir étendu à l'ensemble des ex-salariés. En effet, le 30 mai dernier, le tribunal administratif de Toulouse a annulé 23 licenciements d'anciens salariés protégés (élus du personnel ou délégués syndicaux) de l'usine Molex invoquant ces motifs : "Une multinationale comme l'Américain Molex ne peut justifier des licenciements économiques sur l'un de ses sites français en se fondant seulement sur la rentabilité de ce site alors que le reste de la branche à l'international n'est pas en difficulté", avait alors estimé la justice administrative française. L'Etat a été alors condamné à verser 500€ à chacun des 23 salariés.
Parmi tous les licenciés, une poignée d'anciens de l'usine ont retrouvé du travail. Quelques-uns ont été reclassés à Villemur Industrie, d'autres ont trouvé un emploi dans des domaines parfois très différents de leur poste d'origine, quelques-uns sont partis en pré-retraite, et enfin d'autres sont inscrits à Pôle Emploi. Aujourd'hui, devant les prud'hommes de Toulouse, 120 anciens salariés de l'ex-site Molex étaient présents à l'audience. L'avocat de l'ex-entreprise Molex a tenté de faire reporter l'audience de ce matin au motif qu'ils attendent la décision de la Cour de cassation sur un autre volet de l'affaire (responsabilité ou non de la maison mère américaine). Puis l'audience a débuté.
Les 193 ex-salariés par leur conseil, Maître Marc Denjean, demandent des indemnités à la maison mère, soit 20 millions d'euros d'indemnités au total... La décision du tribunal est mise en délibérée au 5 décembre 2013.
En février 2013, les anciens salariés de Molex ont obtenu gain de cause devant la cour d'appel de Toulouse. La maison-mère de Molex, basée aux Etats-Unis est reconnu co-employeurs donc co-responsables de leurs licenciements.
Les ex-salariés du site qui produisait des composants électroniques pour le secteur automobile et qui a fermé ses portes fin 2009 restent très mobilisés. La CGT appelle à un rassemblement de soutien devant le TGI de Toulouse, place du Salin, ce jeudi 11 juillet 2013 à partir de 12 heures.
Le dossier Molex au complet, à lire ici.
Marie Martin et Jack Levé ont suivi l'audience :