Les habitants de Lherm, en Haute-Garonne, ont eu la mauvaise surprise de découvrir une tentative de vol des câbles en cuivre de leur stade de football. Sans électricité, les jeunes joueurs du club local ne peuvent plus s'entraîner faute d'éclairage. C'est le dernier exemple en date de la multiplication du trafic de "l'or rouge" en France.
Les joueurs du club de foot de Lherm (Haute-Garonne) ont eu une bien mauvaise surprise en allant s'entraîner ce lundi 25 mars 2024. L'électricité ne fonctionne pas. L'éclairage ne peut donc être allumé. "Ils ont vite compris", raconte le maire de la commune, Frédéric Pasian.
"Tous les boîtiers des mâts ont été forcés. Des appareils électriques étaient arrachés et apparents." Des câbles de cuivre ont été volés, mais pas le plus gros, le câble d'alimentation faisant le tour du terrain. "Il a présenté de la résistance. Ils n'ont pas réussi à le prendre", souligne l'élu. Le terrain d'honneur n'ayant plus de lumière, il ne reste que celui en synthétique.
Après le club de tennis, la crèche, le terrain de foot
Le club de tennis et la crèche de cette ville près de Toulouse ont déjà été confrontés à des vols similaires. Des incidents lourds de conséquences, notamment pour le club regroupant près de 800 licenciés : "Sans éclairage, nous sommes dans l'obligation de décaler nos entraînements sur d'autres sites et nous avons déjà annulé ceux des plus petits le mercredi soir", explique l'entraîneur des jeunes, Matthieu Herengt. Une situation qui pourrait se prolonger plusieurs semaines, le temps de commander le matériel nécessaire.
Même si le coût financier n'est pas encore évalué, il risque, quoi qu'il en soit, d'impacter les finances de la commune en cette période de restrictions budgétaires. Plusieurs autres communes ont elles aussi subi ce type de pillage.
1 km de câbles volé à Muret
Selon le syndicat départemental d'énergie de Haute-Garonne, le phénomène des vols se multiplie depuis le mois de mars. Les communes de Colomiers, Tournefeuille et Labège Saint Orens en ont été victimes. Plus d'un kilomètre de câble en cuivre, équivalent à 30 portes de candélabres ouvertes, a ainsi été dérobé à Muret. Les voleurs pourraient intervenir en pleine journée en se faisant passer pour des agents techniques, équipés de casques et de baudriers.
Les collectivités ne sont pas les seules touchées. Les sociétés Orange, Enedis et la SNCF sont aussi concernées par ces larcins.
En 2023, l'opérateur de téléphonie et internet a été victime de 1600 vols de ce type sur toute la France, soit 1200 kilomètres de câbles dérobés et plusieurs millions d'euros de préjudice. L'Occitanie est l'une des régions les plus visées. "C'est clairement plusieurs centaines de milliers d'euros" de préjudice en Occitanie, nous indique le délégué régional d'Orange, Nicolas Brochot.
À Layrac-sur-Tarn (31), à la suite d’un vol de câble de cuivre, #Orange est mobilisé pour rétablir au plus vite les services pour 750 foyers privés d’internet et de téléphone fixe.
— Orange Occitanie (@OrangeOccitanie) September 30, 2019
Trois individus, pris en flagrant délit, ont été arrêtés par la Gendarmerie. pic.twitter.com/66yzCUhMEE
La justice du Lot a démantelé en janvier 2024 un trafic d'envergure de vol de câbles, de recel et de revente. Lors d'une importante opération des forces de l'ordre, 15 personnes ont été interpellées, 23 véhicules, 6 000 euros en espèces et 12 000 euros sur des comptes bancaires ont également été saisis.
Toujours en janvier, deux individus ont été condamnés par le tribunal de Tarbes (Hautes-Pyrénées) pour une série de vols de canalisations en cuivre, destinées à la revente chez des ferrailleurs. Leur méthode, qui consistait à sectionner les tuyaux sans couper l'arrivée d'eau, a causé d'importantes inondations et des dégâts matériels chez plusieurs victimes.
Le maire de la commune de Lherm a décidé de déposer plainte auprès des gendarmes.