Sur Twitter, un compte spécialisé dans l'aviation a publié une vidéo depuis le cockpit d'un Airbus A340 juste avant un décollage. Que se passe-t-il au niveau des commandes ? Explications avec un journaliste le journaliste de France 3 Occitanie spécialiste de l'aéronautique, Thierry Sentous.
La vidéo est diffusée en accéléré mais on perçoit l'envers du décor des dizaines de commandes du cockpit d'un A340. Sur Twitter, le compte spécialisé @webflite a partagé ces images peu communes immergées dans la cabine juste avant un décollage. Comment fonctionne l'appareil juste avant de prendre son envol ? Réponse avec Thierry Sentous, journaliste de France 3 Occitanie spécialisé dans l'aéronautique.
Le décollage : "il met les gaz et s'élève rapidement"
Dans cette vidéo de 45 secondes, les étapes du décollage sont distinctes. "L'avion se prépare à partir : il roule en marche arrière pour rejoindre la bretelle" observe Thierry Sentous. Une opération rapide jusqu'à un stationnement temporaire.
"Il fait le taxiage jusqu'au point d'arrêt" poursuit-il. Le taxiage, c'est le "point à partir duquel l'avion se stoppe avant d'avoir l'autorisation de la tour de contrôle de pouvoir décoller". Cela peut être très rapide ou prendre quelques minutes.
"Puis il met les gaz, s'élève rapidement à travers une couche de nuage peu épaisse, avant d'y ressortir" conclue-t-il.
Les commandes : "pas de manche mais des joysticks latéraux"
Le poste de pilotage visible ici est à peu le même que les autres avions. "Au centre, on voit quatre manettes. C'est la commande des gaz des quatre moteurs. Quand met les gaz, on pousse en avant, quand on réduit les gaz, on tire en arrière" détaille-t-il.
"Sur cet avion, il n'y a plus de cadrans électromécaniques comme sur les anciens modèles. Aujourd'hui, ce sont des écrans de contrôle modulables qui permettent de faire apparaître plusieurs informations" développe le spécialiste. "On peut voir l'horizon artificiel, la vitesse, la direction, le taux de montée ou de virage. Ces informations peuvent se superposer sur un même écran."
L'un des seuls éléments qui n'a pas évolué, c'est la radio : "elle fonctionne toujours avec des boutons manuels" selon Thierry Sentous. Au plafond, les nombreuses touches agissent sur la sécurité de l'appareil, "sans aucun lien avec l'exécution du vol et la trajectoire face aux pilotes".
Particularité des modèles Airbus : il n'y a pas de manches de direction "depuis le début des années 80'", mais plutôt des joysticks latéraux. "Ils permettent de faire monter, descendre ou tourner l'appareil. Il y en a à gauche pour le commandant de bord, à droite pour le co-pilote" indique Thierry Sentous.
L'A340 : spécialisé dans le long-courrier
Le modèle Airbus A340 est conçu au début des années 1980. "C'est le premier quadriréacteur (quatre moteurs) d'Airbus. Le constructeur décide de se doter d'un appareil long, voire très long courrier."
Ce modèle est décliné en plusieurs versions. "La plus aboutie, qui était fiable et confortable, c'est l'A340 -500/-600 avec une capacité à parcourir une très grande distance" définit le spécialiste. "Cela pouvait être des Paris - Santiago, des Londres - Sydney : les plus longs vols commerciaux duraient 16 ou 17 heures."
L'A340 n'est plus fabriqué par Airbus depuis environ huit ans. Mais il circule toujours, sur des longues distances donc.