Une collaboration internationale, menée par des chercheurs du CNRS, de l’Inserm et des universités de Toulouse, a fait une découverte qui permettra d'aider les 1,2 million de personnes co-infectées par la tuberculose et le virus du Sida (VIH-1), une association mortelle.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

D'après un communiqué diffusé aujourd'hui par l'Inserm et le CNRS, 1,2 million d’individus dans le monde sont co-infectés par Mycobacterium tuberculosis, la bactérie responsable de la tuberculose, et le virus du Sida (VIH-1). Cette association est mortelle : elle complique le diagnostic et le traitement des patients, et augmente la pathogénicité de ces deux agents infectieux.

Une collaboration internationale, menée par des chercheurs du CNRS, de l’Inserm, de l'Université Toulouse III – Paul Sabatier et le Centre de physiopathologie de Toulouse Purpan, a mis en évidence que dans un contexte tuberculeux, le VIH-1 passe d’une cellule à l’autre grâce à des nanotubes formés entre les macrophages, ce qui augmente très fortement la proportion de cellules infectées.

"Ce qu'on a pu mettre en évidence, c'est pourquoi l'infection est aggravée chez les personnes atteintes de VIH," explique Christel Vérollet, chercheuse à l'Inserm qui faisait partie de l'équipe encadrante du projet.

Ce travail de recherche n'était pas sans risques : "Ce sont des modèles extrêmement difficiles à travailler, notamment pour des raisons de sécurité," continue-t-elle. En effet, la bactérie tuberculeuse et le virus du VIH sont potentiellement dangereux et transmissibles. 

Reportage :

Les cellules macrophages forment des nanotubes 


Un  long travail, mais qui a permis aux chercheurs de montrer que les macrophages, cellules hôtes pour la tuberculose et pour le VIH-1, forment entre eux des nanotubes lorsqu’ils sont exposés à l’interleukine-10 (IL-10), une molécule sécrétée en cas de tuberculose.

L’abondance dans les poumons de ces macrophages particuliers, appelés M(IL-10), est corrélée avec la gravité de la maladie. Les nanotubes sont empruntés par les particules virales du Sida, comme des tunnels, pour infecter les cellules voisines et s’y multiplier.

En inhibant leur formation par différentes approches, les scientifiques ont réussi à réduire le transfert du virus entre les macrophages, entrainant ainsi une diminution de la production de VIH-1.

En cas de tuberculose sévère, la formation de nanotubes entre les macrophages est amplifiée, facilitant par conséquent la dissémination du virus du Sida et augmentant ainsi la production virale.

La présence de ces macrophages particuliers pouvant être quantifiée, le diagnostic et le suivi de la tuberculose chez les patients co-infectés pourra être facilité.

Ces travaux ouvrent ainsi la voie à de nouvelles approches thérapeutiques visant à contrôler l’augmentation de la charge virale en cas de tuberculose, et les résultats sont publiés ce mardi 26 mars dans la revue Cell Reports
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité