Un agriculteur détruit son champ de maïs OGM et le replante en conventionnel "la mort dans l'âme"

Un agriculteur de Saubens en Haute-Garonne, a fini de détruire ce vendredi 11 hectares de maïs transgénique qu'il avait semé avant son interdiction en France. Il a ensuite replanté sa parcelle avec des semences conventionnelles, en présence de responsables nationaux de la FNSEA venus le soutenir.

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C'est "la mort dans l'âme" que Jacques Bauville, agriculteur à Saubens en Haute-Garonne a achevé ce vendredi la destruction de son champ de maïs OGM avant de le replanter en semence conventionnelle. Il a reçu le soutien de la FDSEA de Haute-Garonne et de responsables nationaux de la FNSEA. 

11 hectares semés avant l'interdiction

Jacques Bauville avait semé 11 hectares de ce maïs transgénique avant son interdiction en France. Pour se plier à la loi, il dit avoir effectué mercredi un traitement par désherbant, en présence des gendarmes. Puis il a entrepris, vendredi après-midi, de retourner le sol avec le concours d'une trentaine de collègues de la FDSEA, avant de semer du maïs conventionnel. "J'ai décidé d'obtempérer la mort dans l'âme et de détruire moi-même (mon maïs transgénique) car on a mal vécu tout cela", a annoncé cet agriculteur, évoquant aussi bien l'intrusion des militants anti-OGM que l'interdiction officielle. "Je ne veux pas qu'il y ait des affrontements et des morts", a ajouté ce céréalier exploitant au total 195 hectares à Saubens, à 17 km de Toulouse.

Une parcelle déjà visitée par les opposants aux OGM

La parcelle de maïs transgénique de Jacques Bauville avait été visée dès le 2 mai par une centaine d'opposants à la culture d'OGM, militants de Greenpeace et Faucheurs volontaires, emmenés par le député européen José Bové (EELV). Ils avaient détruit des plants sur 0,6 ha, selon les estimations de l'agriculteur.
Jeudi, c'est l'Etat qui a fait détruire trois champs de maïs génétiquement modifié dans le Midi, en vertu de l'interdiction de ce type de culture en France, confirmée mercredi par le Conseil constitutionnel.

Une injonction jugée scandaleuse

Persuadé d'être dans son droit, l'agriculteur juge "scandaleuse" l'injonction de destruction de cultures OGM faite par le gouvernement et a annoncé qu'il poursuivrait "le combat juridique", persuadé "de gagner sur le fond devant le Conseil d'Etat". "Il est scandaleux", dit-il, "que l'administration ait fait détruire des parcelles avant même qu'un référé liberté ait été rendu. Il n'y avait pas urgence car le maïs ne fleurit qu'à la mi-juillet. C'est gravissime pour l'état de droit".
L'agriculteur a fait valoir que son maïs transgénique avait été semé légalement, avant la dernière interdiction: "c'était encore faisable, je l'ai fait." Et il
a vanté le maïs transgénique qui évite, selon lui, "d'utiliser trois insecticides car il produit une protéine qui empêche la pyrale et la sésamie - des chenilles
spécifiques - de détruire le maïs
".

Une opération médiatisée​

Cette opération sur le champs de Jacques Bauville a été d'autant plus médiatisée qu'étaient présents le secrétaire général de la FNSEA, Dominique Barrau, et le président de l'association des producteurs de maïs de la FNSEA (AGPM), Christophe Terrain, venus exiger "le respect des moyens de production des agriculteurs".
Au nom de l'AGPM, Christophe Terrain a lancé: "Il faut que les pouvoirs publics opèrent un virage, la colère monte dans les campagnes." Il a présenté les faucheurs volontaires comme des "groupes de voyous et d'extrémistes qui ont détruit ici du maïs, ailleurs des pommiers ou des salles de traite". Dominique Barrau a renchéri en prévenant que "les agriculteurs s'opposeraient à ces voyous à la prochaine occasion". "Il y en a marre de Bové, cet obscurantiste, et marre de ce ministre (de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, ndlr) qui autorise des fermes de Mille vaches et prétend défendre les petites exploitations", a-t-il lancé.
Dans un communiqué, la FDSEA de Haute-Garonne dénonce "une gestion déplorable et condamnable du dossier OGM par les Pouvoirs Publics"  et "l’obscurantisme et les agissements répétés et non sanctionnés des délinquants-faucheurs" et souligne "l’incohérence qui consiste à interdire la production au motif de prétendus risques alors que les importations de matières premières OGM sont massives".

Le reportage de Sandrine Mörch et Jean-Luc Pigneux :

 

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