Hautes-Pyrénées : les tirs d'effarouchement sont-ils efficaces pour empêcher l'ours d'attaquer les troupeaux ?

Toujours sensible, la question de la présence de l'ours dans les Pyrénées est à nouveau soulevée par les éleveurs après deux attaques successives de troupeaux aux alentours du Port de Balès. Ils s'interrogent sur l'efficacité des tirs d'effarouchement pratiqués à deux reprises cette semaine.

Quelle est la réelle efficacité des tirs d'effarouchement de l'ours censés préserver les troupeaux en estive dans les Pyrénées ? La question est à nouveau soulevée par certains éleveurs après de nouvelles attaques attribuées à Goïat, cet ours slovène réintroduit dans les Pyrénées espagnols en 2016. Déjà repéré fin juillet par GPS grâce à son collier lors de prédations de brebis, notamment sur les communes de Bareille, Ferrère et Cazaux-Fréchet, dans les Hautes-Pyrénées, Goïat est à nouveau dans le collimateur des éleveurs après deux attaques constatées cette semaine dans le secteur du Port de Balès.

Des tirs d'effarouchement pour tenter d'éloigner le prédateur

Dans la nuit de ce mercredi à jeudi, malgré les tirs d'effarouchement autorisés par la préfecture des Hautes-Pyrénées et encadrés par l'Office National de la Biodiversité, deux brebis ont été victimes d'une attaque attribuée à Goïat. François Nogués, l'éleveur concerné par ces prédations, n'a pas hesité à exhiber une des carcasses de ses bêtes sur la route du port de Balès, en la déposant au pied du panneau qui en marque le sommet, accompagnée d'un simple carton où l'on pouvait lire : "Brebis tuée cette nuit par l'ours Goïat".

Une autre tentative d'attaque se serait déroulée dans la nuit de ce jeudi à vendredi. Cette fois, les tirs d'effarouchement auraient permis de repousser l'animal et de préserver la tranquillité du troupeau. 

Des tirs d'effarouchement règlementés et encadrés

Les tirs d'effarouchement renforcés d'animaux sauvages dits "à problèmes" peuvent être pratiqués par des agents de l'Office National de la Biodiversité, sur ordre de la préfecture. Ils visent à faire fuir les prédateurs sur des zones particulièrement attaquées, sans les blesser,à l'aide d'une arme à feu chargée de cartouches en caoutchouc ou de cartouches à double détonation. 

Dans le cas de l'ours Goïat, on a affaire à un individu très mobile, qui évolue entre la vallée d'Aure et la Barousse. Mais en sentant la présence humaine, il peut faire des dizaines de kilomètres, même la nuit. C'est un prédateur imprévisible. Si son comportement devenait plus agressif, notamment envers les êtres humains, les agents de l'ONB seraient autorisés à tirer directement sur lui, avec des balles en plastique.

Didier Carponcin sous-préfet d'Argelès-Gazost

Cette nuit, des bergers d'appui seront également sur le terrain pour relayer les agents de l'ONB, déjà fortement sollicités dans les Pyrénées ariégeoises. Mis à disposition par la commission pastorale de la Barousse, ils sont également autorisés à pratiquer des tirs d'effarouchement simples pour tenter de repousser d'éventuelles attaques.




 
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