Sur les 10 lauréats récompensés par la Fondation du patrimoine pour leur projet en lien avec la nature ou la biodiversité, trois se trouvent en Occitanie. Ces sites basés dans l'Hérault, la Lozère et les Hautes-Pyrénées ont reçu une aide financière de la fondation.
Comme chaque année depuis 2009, la Fondation du patrimoine récompense différents projets dans le cadre de son programme "Patrimoine naturel et biodiversité". Les sites choisis sont des initiatives en matière d'éco-rénovation, qui permettent la réhabilitation de parcs, jardins, d'espaces naturels sensibles terrestres ou aquatiques.
"Ils sont sélectionnés pour leur impact positif sur la biodiversité et la santé des écosystèmes", précise la Fondation du patrimoine. Cette année,10 lauréats ont été choisis à travers la France, sur les 34 participants, pour recevoir une dotation globale de 600.000 euros pour effectuer leurs travaux. C'est une très bonne année pour la région Occitanie qui compte trois lauréats dans les départements de l'Hérault, la Lozère et des Hautes-Pyrénées.
Préservation des milieux naturels et du patrimoine à Aucun
Ce projet obtient la plus grosse somme allouée par la Fondation du patrimoine : 100.000€. Après les crues de 2018 dans le village d’Aucun, dans les Hautes-Pyrénées, la population locale a souhaité renforcer la préservation du patrimoine naturel lié à l’eau.
Il y a une riche biodiversité dans ces zones : prairies humides, bois de Frênes et d’Aulnes, des rivières à eaux lentes, des amphibiens... Des espèces patrimoniales et menacées à l'échelle nationale fréquentent aussi ce site. Ces lieux nécessitent aujourd'hui l’intervention de l’homme pour éviter qu'ils ne se dégradent.
"Le projet porté par les collectivités, dont le Pays de Lourdes et des Vallées des Gaves et la commune d’Aucun vise à assurer la protection et l’entretien des zones humides menacées pour assurer la préservation des espèces en danger", détaille la Fondation du patrimoine.
L'objectif de ce projet est aussi de sensibiliser et d'effectuer des interventions auprès des publics scolaires, des animations et des sorties découvertes. Le début des travaux est prévu en 2023.
La réhabilitation du domaine de Castelnau à Vendres
Ce site de l'Hérault a séduit la fondation du Patrimoine, en raison de son futur projet qui mêle réhabilitation agricole et préservation de la biodiversité. Les premiers bâtiments du domaine datent du 10e ou 11e siècle, ils avaient une fonction défensive.
Ce domaine s'est ensuite développé autour de la culture de la vigne jusqu'au 20e siècle. Ce n'est que dans les années 90, après une prise de conscience de sa valeur patrimoniale et écologique, que le site est enfin protégé.
En 2017, le Conservatoire national du littoral rachète le terrain de 300 hectares avec l'étang de Vendres, classé Natura 2000. Une partie des terres est cependant revendue à un groupe de jeunes agriculteurs du village, soutenu par la Fondation Terre de liens, qui souhaite redonner vie au lieu.
La somme de 70.000 euros leur a été allouée pour effectuer leurs nombreux travaux, notamment sur le bâti très ancien. Ils devraient débuter au cours du mois de décembre 2022. "L’objectif est donc de restaurer les bâtiments grâce à des éléments biosourcés tout en permettant la conservation et la protection de la faune locale grâce à des installations agroécologiques telles que les nichoirs" mentionne la fondation.
Il est prévu par la suite que le domaine de Castelnau accueille des productions diversifiées : de la viticulture, de l'oléiculture, un pépiniériste, un apiculteur ainsi que des éleveurs.
L'éco-rénovation de la ferme du Bramadou
C'est une ferme blanche perchée sur un promontoire naturel à Barres-des-Cévennes en Lozère. Constituée de trois bâtiments autour d'une cour intérieure, elle daterait au moins du 19ème siècle, date à laquelle elle apparaît dans les archives.
Sur le site, il y a de nombreux éléments patrimoniaux : four, murs d'enceinte et ancien cimetière protestant. Mais aussi des espèces végétales protégées et un important site où poussent des orchidées qui sont d’intérêt national.
Ici, c'est le parc National des Cévennes qui porte le projet de rénover la ferme du Bramadou pour y accueillir trois logements permanents de type habitat partagé. Les 70.000 euros délivrés par la fondation, permettront de mener des travaux qui combineront "performances énergétiques, bioclimatiques et techniques patrimoniales tout en assurant la protection des orchidées", décrit la fondation. L'éco-rénovation devrait prendre fin en mars 2024.