Mais que s'est-il passé à Lourdes lors du pélerinage militaire international ? Lors d'une cérémonie officielle en présence de la secrétaire d'Etat Geneviève Darrieussecq, la statue du général de Gaulle a été "emballée" pour d'obscures raisons.
A Lourdes, on sait sans doute mieux qu'ailleurs que les voies du Seigneur sont impénétrables mais on ignorait que celles de l'administration peuvent parfois l'être tout autant.
Car ce qui s'est passé le samedi 19 mai est assez incroyable : lors du Pélerinage Militaire International (PMI), une cérémonie au square Foch a eu lieu, en présence de la secrétaire d'Etat auprès de la ministre des Armées, Geneviève Darrieussecq. Une cérémonie au cours de laquelle, la statue du Général de Gaulle qui se trouve à cet endroit a été "bâchée", "enveloppée", "voilée", etc...
Lors de la préparation de cette cérémonie, le 11 mai, l'idée avait été proposée, officiellement (selon un document préfectoral que nous avons consulté) par le représentant de la Délégation Militaire Départementale (DMD). Ce qui posait problème c'est que le square héberge deux statues qui se font face, celle de de Gaulle et celle du Maréchal Foch.
Voici ce qui est écrit sur le compte rendu de cette réunion préparatoire sur place :
Dans la mesure où les deux statues qui composent le lieu se font face et afin d'éviter tout malentendu de positionnement vis à vis des délégations étrangères, la DMD a suggéré d'apposer un voile sur la statue du Général de Gaulle.
Cette dernière option n'est pas préconisée par la directrice de cabinet (NDLR : de la préfecture) en raison du risque de polémique que cela pourrait engendrer (extrait d'une note de la préfecture des Hautes-Pyrénées du 11 mai 2018)
Aujourd'hui, la préfecture des Hautes-Pyrénées nous confirme que la préfète "n'a donné aucune instruction" pour voiler cette statue et a même "parfaitement déconseillé" de le faire. On imagine mal en effet, la représentante de l'Etat dans le département donner ce genre d'instruction, surtout en présence d'un membre du gouvernement !
En revanche, la préfecture indique ignorer totalement qui est à l'origine de cette couverture de la statue du général de Gaulle. La ville de Lourdes que nous avons cherché à joindre, ne nous avait pas encore répondu au moment de publier cet article.
La Fondation Charles de Gaulle a vivement réagi en demandant de "laver l'affront injuste" fait au général de Gaulle.
Jointe par France 3, la mairie de Lourdes parle d'une "maladresse partagée". Selon elle, les instructions de la préfète n'ont pas été transmises et les services municipaux, qui ont procédé aux installations, l'ont fait sous les ordres des militaires. Il s'agit d'une "boulette sans volonté de nuire". La ville se dit prête à trouver une solution, en accord avec la fondation Charles de Gaulle, pour honorer la mémoire du général et tourner la page.