Ail des ours, poireau sauvage et colchique : attention, ces plantes ne sont pas toutes comestibles !

C'est le printemps, et colchique et ail des ours, qui apprécient les milieux humides, se côtoient dans les sous-bois. Mais attention, alors que l'ail des ours, comme le poireau sauvage, est comestible, l'Anses rappelle que le colchique est toxique et potentiellement mortel.

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Les beaux jours arrivent, mais mieux vaut prévenir que guérir. Alors pour éviter de risquer des empoisonnements, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) et les centres antipoison renouvellent leur alerte : attention, le colchique et l’ail des ours ou le poireau sauvage se ressemblent, mais le colchique, qui contient de la colchicine, un alcaloïde, est toxique ! Même si les colchiques fleurissent plutôt à l’automne, d’après l’Anses, "ces trois plantes poussent au printemps dans les sous-bois" dans l'Est de la France et en Occitanie. Elles présentent quelques similarités.

"Des plantes aux feuilles qui se ressemblent"

En effet, "elles appartiennent plus ou moins à un même groupe de plantes", explique Sophie Nadot, professeur de botanique à l’Université Paris-Saclay. "Elles ont toutes des feuilles vertes, assez simples, allongées, avec des nervures parallèles." 

Entre 2020 et 2022, parmi 28 cas d’intoxications enregistrés par les centres antipoison au printemps, qui ont souvent eu lieu en région Grand Est et Auvergne Rhône Alpes, deux personnes sont décédées. "La gravité de l’intoxication dépend de la quantité de feuilles ingurgitées en salade ou dans une quiche", indique l’Anses, qui ajoute que "l’association avec la prise de certains antibiotiques peut être un facteur aggravant."

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Comment les différencier ?

Mais alors comment les différencier ? "L’ail des ours est une plante sauvage comestible, haute de 15 à 40 cm à maturité, qui présente une odeur caractéristique d’ail lorsqu’on froisse ses feuilles", explique l’Anses. "Les feuilles sont ovales, avec une partie plus large au milieu, elles partent toutes de la base, et sont souples", renchérit la professeur de botanique. En revanche, celles du colchique sont "plus rigides, sans tiges et le bulbe est rond et foncé" décrit l’Anses.

"Quand c’est en fleurs c’est plus facile", déclare Sophie Nadot, pour le colchique, il y a en général une fleur de couleur plutôt mauve", qui ressemble à celle du crocus, "plutôt grosse et de forme assez allongée", contrairement à l’ail des ours, où les fleurs blanches "forment comme des étoiles." "Chaque fleur fait à peu près 1cm de diamètre, avec une petite boule verte, le pistil, au centre. Les fleurs sont organisées en tête", décrit la spécialiste. Autre précision : "l’ail des ours forme des grands tapis, il y a rarement des pieds tous seuls."

Reconnaître l'intoxication

Et en cas de confusion ? D’après l’Anses, en cas d’ingestion de colchique, certains signes comme des vomissements, ou une diarrhée ne trompent pas. La consommation de cette plante toxique peut également donner lieu à des vertiges, de l’alopécie (perte de cheveux), de l’agranulocytose (anomalie sanguine), mais aussi à des troubles du rythme, voire un arrêt cardiaque, ou le coma. La plante peut être mortelle. "Le colchique, on ne mange rien !" s’exclame Sophie Nadot.

Pour limiter les empoisonnements, l’ANSES préconise de "cesser immédiatement de manger si la plante a un goût inhabituel ou désagréable", et de "ne pas cueillir par brassées pour éviter de cueillir plusieurs espèces", au risque de "mélanger espèces toxiques et comestibles". Autre recommandation : "photographier sa cueillette pour faciliter l’identification en cas d’intoxication."

Si vous pensez être victime d’une intoxication, en cas de troubles sévères (détresse respiratoire, perte de connaissance, troubles cardiaques…), composez le 15 ou le 112.  Dans tous les autres cas, n’hésitez pas à appeler le centre antipoison ou à consulter un médecin.

 

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