200 personnes parmi lesquelles beaucoup d'éleveurs, venus des Hautes-Pyrénées mais aussi d'Ariège et du Béarn ont manifesté lundi matin devant la sous-préfecture des Hautes-Pyrénées d'Argelès-Gazost. Après les prédations de ces dernières semaines, ils demandent notamment le retrait de l'ours Goiat
Voir le reportage de Régis Cothias et d'Emmanuel Fillon :
Environ 200 personnes ont manifesté lundi matin devant la sous-préfecture des Hautes-Pyrénées, à Argelès-Gazost, contre la présence de l'ours.
Venus des Hautes-Pyrénées, mais aussi de l'Ariège et du Béarn, parfois même du Gers, par solidarité, ils entendaient une nouvelle fois dire leur exaspération face aux prédations attribuées au plantigrade ces dernières semaines, notamment dans le Louron, où l'ours Goiat a de nouveau tué des brebis début mai et dans la vallée de Gavarnie où plusieurs prédations de brebis ont été constatées très récemment.
GOIAT, "ours à problème"
Les éleveurs demandent le "retrait de l'ours Goiat", qualifié d'"ours à problème".
Ils contestent également les mesures d'accompagnement mises en oeuvre par l'Etat après le lâcher des ours Sorita et Claverina en octobre dernier dans les Pyrénées. La présence de chiens patou, notamment, n'est selon eux pas du tout adaptée au problème, comme l'explique Claude Vielle, éleveur à Beaucens :
L'effarouchement de l'ours Goiat étendu à l'ensemble du département des Hautes-Pyrénées
Pour sa part, la préfecture des Hautes-Pyrénées a pris acte de "plusieurs constats de prédations dressés par les agents de l’ONCFS, notamment sur la commune de Bareilles" et attribuées à l’ours Goïat déjà connu pour ses comportements prédateurs" (...) "à proximité immédiate d’habitations".
Dans un communiqué, elle indique que "soucieux de garantir la sécurité publique, le préfet a décidé d’engager, une action dite « de conditionnement aversif » (effarouchement, NDLR) s’inscrivant dans le cadre du protocole "Ours à problèmes".
"L’opération qui s’est tenue durant 3 nuits a eu l’effet escompté dans la mesure où l’ours n’est pas revenu sur l’exploitation concernée", constate la préfecture.
"Toutefois, le comportement atypique de Goïat, n’étant pas limité à la seule commune de Bareilles, le préfet des Hautes-Pyrénées a décidé d’étendre le déclenchement du protocole « ours à problème » à l’ensemble du territoire haut-pyrénéen", annonce le communiqué.
40 ours vivent dans les Pyrénées
La dernière manifestation des éleveurs pyrénéens remonte au 6 mai à Pau, devant la préfecture des Pyrénées-Atlantiques où se tenait une commission d'indemnisation des dégâts imputés aux ours et aux loups.
Selon l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), les Pyrénées comptaient en 2018 une quarantaine d'ours.
L'opposition des "anti" est particulièrement virulente dans les Pyrénées centrales, où les plantigrades sont plus nombreux, notamment en Ariège. Dans ce département, les dossiers d'indemnisation pour dommages lié à l'ours ont doublé en 2018, à 448 cas.