Dans une salle d'audience chargée d'émotions, le Tribunal correctionnel de Tarbes a jugé, mardi 5 décembre, trois personnes pour homicide involontaire, conséquence tragique de la noyade d'une fillette à Villembits, (Hautes-Pyrénées) : la mère de la petite fille, le maire de la commune et le président du comité des fêtes. Le parquet a réclamé des peines avec sursis à leur encontre.

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Dans la salle d'audience du Tribunal correctionnel de Tarbes (Hautes-Pyrénées) les mines sont graves en ce mardi 5 décembre. Trois personnes sont aujourd'hui poursuivies pour homicide involontaire suite à la noyade d'une petite fille de deux ans à Villembits, dans les Hautes-Pyrénées, survenue dans la nuit du samedi 12 au dimanche 13 août 2023. La mère de la fillette, le maire du village, Henri Lacoste, et le président du comité des fêtes se retrouvent sur le banc des accusés, confrontés à des accusations de manquements délibérés à des règles de sécurité.

À la tête de la commune depuis 23 ans, Henri Lacoste, maire de Villembits, relate la journée fatidique du 12 août. Informé en milieu de journée que la fête du village va se tenir, l'élu avoue s'être senti piégé : "Je n'ai pas trop bien pris l'histoire". Mais le maire en reste là et ne réclame pas le déménagement vers la salle des fêtes, un site plus sûr. Cette légèreté apparente lui vaut une demande de condamnation à 10 mois de prison avec sursis de la part du procureur.

Alcool et drogue au coeur des débats

Le président du comité des fêtes, quant à lui, est malmené lors de son passage à la barre. Il prétend avoir simplement suivi les habitudes en installant la buvette au bord du cours d'eau. Pour la vente d'alcool fort, il botte en touche. "Je n'étais pas à la buvette" dit-il. Pourtant, les témoignages se succèdent lors de l'audience, avec parfois des mineurs, qui affirment avoir commandé du whisky... au mètre. Le ministère public réclame également une condamnation à 10 mois de prison avec sursis.

Vient le tour de la jeune mère endeuillée. Consciente de ses erreurs, elle assume sa part de responsabilité : "Il y a un manque de prudence et de responsabilité de ma part". L'enquête avait révélé qu'elle avait consommé le soir du drame de l'alcool (le taux d’alcool estimé au moment des faits :0,79 mg/L) et des produits stupéfiants (cannabis), ce qui avait expliqué pour partie au moins la perte d’équilibre et la chute dans la rivière. Le procureur réclame la peine la plus sévère, soit 1 an de prison avec sursis.

Dans ses réquisitions, le procureur souligne la portée médiatique de cette affaire, adressant un message clair aux comités des fêtes et aux élus. "La fête, oui, mais sans alcool fort et dans le respect des règles élémentaires de sécurité". Cette tragédie place Villembits au centre de l'attention judiciaire, un village confronté aux conséquences d'une journée festive devenue funeste.

( Avec Régis Cothias)

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