Comme leurs collègues la semaine dernière dans toute la France, les agriculteurs de montagne se sont mobilisés ce lundi. Ils étaient environ 200 devant la préfecture à Tarbes avec au coeur de leurs préoccupations, des revendications très locales sur la présence de l'ours dans les Pyrénées.
Du lizier déversé devant la préfecture de Tarbes, l'image est presque devenue banale pour une manifestation d'agriculteurs. Après le mouvement national et les blocages de la semaine dernière, ils sont environ 200, venus d'Ariège, de Haute-Garonne ou des Hautes-Pyrénées pour faire entendre leur voix ce lundi à Tarbes.
Mais cette fois pas question de protester contre les accords commerciaux internationaux, le CETA et le Mercosur. La colère porte sur un problème beaucoup plus local : la présence de l'ours dans les Pyrénées et les dégâts qu'il aurait commis tout au long de l'été.
Au moins 1500 bêtes tuées
Les manifestants, qui avaient répondu à l'appel de la FDSEA et du CDJA, s'opposent à la présence du plantigrade dans le massif pyrénées. Selon eux, 1500 décés de bêtes seraient imputables à l'ours. Un chiffre en très forte progression cette année et qui met en péril la situation des éleveurs et le pastoralisme dans les Pyrénées.Des revendications précises
Une délégation a été reçue par le cabinet du Préfet. Les revendications des agriculteurs sont claires. Ils reclament :- le retrait des deux dernières femelles Sorita et Claverina, réintroduites en vallée d'Ossau les 4 et 5 octobre 2018
- L'abandon pur et simple du "plan ours", déjà gelé actuellement
- la révision du protocole "ours à problème" afin d'accélerer la procédure et de prendre des mesures plus efficaces
- En attendant le retrait de Sorita et Claverina, une localisation plus précise des ours. Les éleveurs souhaitent pouvoir anticiper et mettre en place au plus vite une stratégie, qui leur permettrait d'assurer au mieux la surveillance des troupeaux en cas de présence du plantigrade dans le secteur d'estive.
Après la préfecture; les agriculteurs ont également déversé des pneus et du vieux fourrage devant les locaux du Parc National des Pyrénées pour montrer leur défiance vis-à-vis de l'institution, qu'ils accusent d'avoir tenté de minimiser l'impact de l'ours au moment des dernières déclarations de pertes.