La ciergerie de Lourdes s’est vue confier une commande exceptionnelle pour Notre-Dame de Paris. Elle doit produire plus d'un million de petites bougies destinées à la cathédrale. Les fidèles pourront allumer les premières d'entre elles à l'occasion de la réouverture du monument ce samedi 7 décembre.
Les fidèles et les touristes découvriront le nouveau visage de Notre-Dame de Paris ce samedi 7 décembre, plus de cinq ans après l'incendie majeur qui a touché le monument. Pour cette renaissance, des milliers de petites bougies, appelées votives, sont prêtes à être consumées.
Toutes ont été fabriquées à 800 kilomètres de l'île de la Cité, pour la commande la plus exceptionnelle jamais réalisée par la ciergerie de Lourdes. La production de la votive officielle de la cathédrale a été confiée à cette petite entreprise des Hautes-Pyrénées, située à quelques pas du Sanctuaire Notre-Dame de Lourdes. “Il faut toujours être plein d’humilité mais c’est vrai qu’il y a un peu de Lourdes qui éclairera Paris. Cela nous rend très heureux”, se réjouit Guillaume de Vulpian, directeur du sanctuaire.
Une commande exceptionnelle
La ciergerie compte 18 salariés et fabrique chaque année 450 tonnes de cierges pour le sanctuaire de Lourdes. Avec cette nouvelle commande destinée à Notre-Dame de Paris, la petite entreprise fait face à un défi sans précédent. Sur une période de trois ans, il faut fournir chaque année 1 250 000 bougies à la cathédrale.
"Ces chiffres se basent sur l'affluence d'avant l'incendie mais il va y avoir de l'engouement pour la réouverture donc nous nous préparons à aller au-delà de cette commande", explique Laurent Lacoste, directeur de la ciergerie, qui a recruté deux salariés pour suivre le rythme.
L’archevêque de Paris, Laurent Ulrich, avait estimé à 15 millions le nombre de visiteurs attendus chaque année à Notre-Dame de Paris après sa réouverture.
Une bougie écologique
Les votives destinées à Notre-Dame de Paris possèdent deux heures d'autonomie et la particularité d’être écologique. En effet, la bougie n’est pas fabriquée avec de la paraffine, un dérivé du pétrole, mais bien avec du soja.
“Cela permet moins de carbonisation, moins de dégagements de fumée et une plus faible montée en température. La bougie peut ainsi brûler en intérieur sans trop de problèmes”, détaille Laurent Lacoste.
Minutie et rigueur sont requises pour produire des votives parfaitement similaires, dont la mèche est ici étonnamment bleue. “Un contrôle qualité est effectué pour s’assurer que la mèche est bien centrée à l’intérieur du godet et que ce dernier possède la bonne inscription, le bon logo Notre-Dame”, expose Laurent Samar, responsable technique de la ciergerie.
La livraison du million de bougies se fera progressivement dans l'année pour permettre un approvisionnement quotidien de la cathédrale. De son côté, la ciergerie de Lourdes est ouverte à la visite, afin de montrer au plus grand nombre son savoir-faire artisanal.
(Propos recueillis avec Régis Cothias)'