Ressource en eau : des agriculteurs manifestent contre la hausse du prix de l'irrigation

Des syndicats agricoles organisent, ce jeudi 26 janvier, une manifestation à Tarbes (Hautes-Pyrénées) devant les locaux du gestionnaire de nombreux ouvrages hydrauliques. Les agriculteurs protestent contre l'augmentation du prix de l'eau destinée à l'irrigation.

Plusieurs syndicats agricoles, la FDSEA, les Jeunes Agriculteurs et la Coordination rurale appellent à une manifestation ce jeudi 26 janvier à Tarbes, pour protester contre l'augmentation du prix de l'eau destinée à l'irrigation.

La mobilisation a lieu devant le siège de la CACG (la Compagnie d'aménagement des coteaux de Gascogne), qui gère pour le compte de l'État un ensemble d'ouvrages hydrauliques en Occitanie et en Nouvelle-Aquitaine. Ils assurent notamment la bonne gestion du canal de la Neste, qui garantit l'alimentation en eau de la Gascogne. 

Une nouvelle réforme qui crispe

Depuis juillet 2022, la CACG travaille à l'élaboration d'une nouvelle réforme concernant la tarification et la gestion de l'eau. Elle a été élaborée à partir des recommandations de l'INRAE (l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement) et de l'État pour mieux gérer la ressource en eau. 

C'est l'application même de ces nouveaux contrats tarifaires qui crispent les agriculteurs, qui consomment beaucoup d'eau pour irriguer leurs parcelles. "Cette réforme fait doubler ma facture d'eau, affirme Michel Dubosc, secrétaire général de la FDSEA des Hautes-Pyrénées. Là, on s'inquiète vraiment, on ne peut pas vivre sans eau. Toutes nos cultures : blé, maïs, etc, ont besoin d'eau."

Une hausse du prix de l'eau qui s'ajoute à un contexte énergétique compliqué pour de nombreux corps de métier, y compris les agriculteurs. 

Notre facture énergétique, rien que pour le pompage, a déjà été multipliée par 3 ou 4. Autour de moi des agriculteurs pensent sérieusement à arrêter...

Michel Dubosc

Secrétaire général de la FDSEA

Sur son site internet, la CACG précise les changements de tarification adaptés à chacun des usagers, que ce soit pour le réseau d'eau potable, mais aussi pour les industries et les agriculteurs. Ces derniers sont encouragés "à limiter leurs consommations et disposent d'un tarif différencié selon les périodes de l'année", dans le but de favoriser l'utilisation d'eau en dehors des périodes d'étiage, moment de l'année où les niveaux d'eau sont très bas. 

Une hausse du prix de l'eau nécessaire 

Pour la CACG, cette augmentation du prix de l'eau est nécessaire. "Sur le système Neste, les ouvrages permettent d'acheminer l'eau des montagnes vers les usagers à travers des rivières qui ne sont pas alimentées naturellement. Et il faut aujourd'hui assurer son entretien pour le long terme", explique la CACG. 

Chaque année, ce ne sont pas moins de 150m3 d'eau qui sont nécessaires pour pallier les périodes d'étiage. Aujourd'hui, les installations hydrauliques nécessitent des travaux, la somme est estimée à plusieurs millions d'euros. 

Mais il y a aussi derrière cette augmentation, une volonté environnementale pour la CACG. "L'objectif est que tous les bénéficiaires contribuent aujourd'hui proportionnellement à assurer la pérennité des ouvrages hydrauliques. Les tarifs de l'eau n'avaient pas bougé depuis 30 ans", ajoute l'entreprise gestionnaire.

Il était aussi important de s'adapter aux enjeux climatiques et au réchauffement climatique qui a déjà eu de nombreux impacts sur cette ressource.

La CACG

Mettre en place des réserves

Cet été, la sécheresse a durement frappée l'Occitanie. La Garonne et de nombreux autres fleuves ont battu tous les records de bas débit. Des restrictions d'eau ont aussi été mises en place. Ces événements extrêmes et récurrents inquiètent aussi les agriculteurs. 

"On ne veut pas revivre un été 2022, on a eu de grandes problématiques d'eau et de perte des récoltes."

Michel Dubosc

La manifestation doit aussi permettre d'aborder le sujet des réserves en eau. "Pour nous la mise en place de réserves, c'est un moyen de sécuriser nos cultures pour les irriguer. Aujourd'hui, on veut bien payer plus pour l'eau, mais seulement si on a la sécurité d'avoir de l'eau lors des périodes de tension", ajoute le secrétaire général de la FDSEA des Hautes-Pyrénées. 

Les syndicats et la CACG devraient échanger dans la journée sur les inquiétudes des agriculteurs sur la réforme tarifaire. Les syndicats espèrent aussi à travers cette manifestation sensibiliser les élus pour la mise en place de réserves.

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