Malgré la chaleur, les cyclistes sont nombreux à vouloir faire comme les professionnels et s'offrir des cols mythiques comme le Tourmalet. Mais n'est pas Pogachar, Eddy Merckx ou Thibaut Pinot qui veut. Les gendarmes ont fait ce mardi 30 juillet 2024 une opération de sensibilisation auprès des coureurs sur les dangers de la route. Il y a eu deux accidents mortels cette année dans les Hautes-Pyrénées.
Ils sont nombreux à avoir bravé la chaleur et les difficultés pour poser près de la statue du Géant du Tourmalet (Hautes-Pyrénées) au sommet du col. Elle rend hommage au premier coureur (Octave Lapize), à avoir franchi le col mythique en 1910 et à tous ceux qui gravissent le sommet. Malheureusement, le parcours est aussi endeuillé par plusieurs accidents dont les coureurs amateurs ont été victimes cette année.
Une brochure pour expliquer les dangers
Ce mardi 30 juillet 2024, une opération a été menée par les forces de l’ordre et la préfecture des Hautes-Pyrénées. Brochure en main, les gendarmes ont distribué la plaquette et proféré des conseils. "La pédagogie, c'est l’art de la répétition, reconnaît le préfet du département Jean Salomon. Il faut continuer à porter ces messages-là régulièrement. On réalise cette opération avec les forces de sécurité intérieures qui ont été témoins des accidents. On n’est pas là pour essayer de brandir une menace, mais bien pour leur dire qu’on parle de choses que nous avons vues l’an dernier. Des gens qui descendent très très vite et sont pris par l’adrénaline de ce qu’ils viennent de vivre. Car grimper le Tourmalet ce n’est pas rien, mais ils commencent à se déporter dans la descente et oublient que la route n’est pas privatisée. Une voiture peut arriver en face."
Ce matin encore, beaucoup de cyclistes venus de toute la France mais aussi de l'étranger (notamment l'Espagne), sur les traces des coureurs légendaires. Près de la statue d'Octave Lapize, ils veulent immortaliser ce moment. Le Préfet a tenu une conférence de presse et les gendarmes ont tracté et informé sur les bons comportements à adopter pour les cyclistes sur la route. Se mettre en danseuse sur la montée peut entraîner un déport. La beauté du paysage perturbe également mais c'est surtout dans la descente où le danger opère, lorsque les coureurs se relâchent en allant très vite, parfois insouciants du danger qui arrive en face.
Des cyclistes plutôt à l'écoute
En haut du Tourmalet, France 3 Occitanie a croisé Patrick, un habitué et ancien président de club. Il reprend doucement le vélo à la retraite après des problèmes de santé. "On ne se sent pas en sécurité. Les voitures frôlent vraiment les cyclistes. J'ai mis des lumières à l'arrière du vélo, mais il faudrait aussi que j'en mette devant car j'ai deux collègues qui ont eu deux accidents gravent dans la descente, car une voiture arrivait en face et avec le soleil, le conducteur ne les a pas vus."
Le préfet a rappelé qu'un tiers des morts sur la route depuis le début de l'année sont des cyclistes et un tiers sont des vélos seuls ayant raté un virage ou fait une sortie de route. Sans compter les adeptes du Bikepark à la recherche de sensations fortes au détriment de la sécurité. Les gendarmes ont donc distribué deux documents : un pour les vélos de route, l’autre pour les VTT.
La prudence et le respect des consignes sont valables pour tous les usagers de la route et dans les deux sens. Les cyclistes se plaignent souvent du comportement des automobilistes ne respectant pas par exemple une distance minimum d'un mètre cinquante avec leur vélo. "C'est bien de faire des rappels, déclare Achille. Je débute et je fais attention de ne pas prendre trop de risques en coupant les virages comme les coureurs du Tour de France".
Vengo a contaros que hoy subí #Tourmalet y estoy muy orgulloso de mí.
— Sergi Hevia (@SHevia23) July 11, 2024
Os quiero. pic.twitter.com/xs17RqevNv
Joan est venu d'Espagne. Un accident de vélo l'a privé de sa monture pendant 6 mois. "C'est important que les autorités fassent le maximum pour protéger les cyclistes. Nous avons, nous aussi, des normes à respecter."
Le 10 mai dernier, un homme de 70 ans a trouvé la mort sur la commune de Trébons (Hautes-Pyrénées) après un accident de vélo entre cyclistes. Il aurait percuté un autre cycliste de 49 ans qui, lui, a été légèrement blessé. Plus récemment encore (21 juillet) lors d'une sortie familiale entre père et fils, un Irlandais de 29 ans a fait une chute mortelle de 35 mètres dans les gorges de Luz-Saint-Sauveur (Hautes-Pyrénées).