La CGT a appelé, ce jeudi 23 septembre, les aides à domicile à manifester partout en France pour dénoncer leur faible rémunération, leurs conditions de travail et le manque de considération à leur égard. Exemple à Ganges, dans l'Hérault, où plus de 50 personnes se sont mobilisées.
A Ganges, dans l'Hérault, plus de 50 aides à domicile ont répondu à l'appel de la CGT, jeudi 23 septembre à 9h30, dans le cadre de la journée d’action nationale des salariés de l’aide à domicile "24h sans aide à domicile". Les manifestantes se sont retrouvées devant l'agence "Présence Verte Services" de cette commune de quelque 4.100 habitants.
D'autres rassemblements ont eu lieu à Montpellier et Perpignan.
Les motifs de cette contestation sont loin d'être nouveaux : elles déplorent leurs conditions de travail, l'absence de reconnaissance de leur métier et de leur rôle indispensable auprès de leurs patients.
Camille Lagarde, aide à domicile depuis trois ans dans le secteur de Ganges, pointe notamment la "très faible rémunération" de leurs trajets. "Il n'y a pas eu de réévaluation, on n'est pas payées du départ de chez nous à notre premier client, du client avant notre pause déjeuner à notre client après, et du dernier client à chez nous non plus", explique cette habitante de Bréau-Mars (Gard), mère de trois enfants, qui doit payer, par exemple, son premier trajet pour s'occuper d'une cliente à Notre-Dame-du-Suc, "un hameau perdu au-dessus de Brissac". 45 minutes de trajet.
Résultat, elle dit faire plus de 20 000 km par an et seuls 150 à 200 km par mois sont pris en charge. "Sachant que je fais plus du double ou du triple", avance-t-elle. Son employeur dénonce des propos "incorrects".
Dernier exemple en date : les travaux à Cazilhac entraînent une longue déviation qu'elles doivent absolument notifier si elles veulent être indemnisées. "On doit souvent remplir des feuilles, noter le temps de trajet modifié, le nombre de kilomètres et vérifier que tout a bien été respecté sur le bulletin de paie.".
La revalorisation salariale de 13 à 15% prévue le 1er octobre ne tiendrait pas compte des diplômes ni de l'ancienneté. Pourtant, Véronique Desgrand est passionnée. "C'est un travail qui est très riche, très beau, je me régale. Mais là, on est frustrées.".
Après la publication de notre article, la direction générale de Présence verte services dans un courrier de Martine Laurent, tient à relativiser plusieur points : "l’ampleur de la manifestation, seulement une trentaine des 1400 salariés de notre association étaient présents au rassemblement.".
Concernant les conditions de travail : la directrice générale précise : "cette crise a mis en lumière ces métiers Ô combien essentiels et le Ministère a enfin pris conscience du besoin de reconnaissance et de valorisation de cette branche pour ratifier, après des années de négociation avec les fédérations, l’avenant 43 à la Convention Collective de la Branche de l’Aide, de l’accompagnement, des soins et des services à Domicile (BAD)".
Enfin l'entreprise infirme les propos d'une employée sur la rémunération des trajets, notamment les allers en voiture depuis le domicile et les retours vers le domicile du salarié : "notre association respecte l’article L3121-4 du Code du travail qui prévoit que le « temps de déplacement professionnel pour se rendre sur le lieu d’exécution du contrat de travail n’est pas un temps de travail effectif »." (...) "Il est incorrect de prétendre qu’un salarié « fait plus de 20 000 km par an [dont] seuls 150 à 200 km par mois sont pris en charge » (soit 1800 à 2400 km annuels) alors qu’il en ferait « plus du plus du double ou du triple ». Le triple ne représenterait en effet que 5400 à 7200 km annuels bien loin des 20 000 km annoncés…".
La revalorisation salariale annoncée ne concerne uniquement que les employés et employées du secteur associatif et non celles et ceux qui travaillent dans le secteur privé commercial.