C'est une histoire belle à croquer. Celle d'un homme qui s'est pris de passion pour une plante, la salicorne. Pas n'importe quelle plante. Celle de son enfance et de tout ce que cela remue. Une plante du nord qui ne pousse qu'en mileu salé d'où sa réputation d'herbe halophyte.
La salicorne est arrivée en méditerranée discrètement. Cette plante que l'on dit halophyte parce qu'elle pousse sur des terres salées est plus connue sur le littoral du nord et les côtes bretonnes ou elle est cultivée depuis de nombreuses années.
Une madeleine de proust
Pascal Gossart a passé toute son enfance entre la baie de somme et le Touquet à ramasser coquillages et salicorne. Une plante qui évoque irrémédiablement des ambiances entre terre et mer,là ou le ciel se confond avec les immenses surfaces humides. Depuis qu'il est arrivé dans le sud de la France, il y a presque une trentaine d'année, Pascal Gossart s'était toujours dit qu'un jour il se mettrait à cultiver cette herbe si particulière.C'étaient des souvenirs avec ma famille on parcourait des kilomètres sur ces terres humides en quête de salicorne. Sa cueillette était trés repandue et elle l'est toujours
Une première en méditerranée
Située en plein cœur des Verdisses côté Tamarissière, depuis 2018, Pascal travaille de façon expérimentale deux parcelles, de part et d’autre du Canal du Clôt et qui s’étendent jusqu’à la lagune. Si la production de salicorne est répandue en Atlantique, elle est inexistantes sur nos côtes méditerranéennes françaises. Pionnier Pascal Gossart propose de concilier la création d’une activité maraîchère de plein champ avec une activité de préservation et de mise en valeur de l’espace naturel qui l’accueille.Des instituts de recherche trés interéssés
Ce projet est soutenu par de nombreux instituts de recherche. L'Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer (Ifremer), l’Institut National de la Recherche Agronomique (Inra) et le Centre Régional d’Expérimentation et d’Application Aquacole (Creaa), s'interesse à l'exploitation de Pascal Gossart symbole d'un développement durable.La salicorne présente de nombreuses qualités que ce soit comme bio combustible, aliment pour bétail, ou aliment aux grandes vertus médicinales. Ces terres sur lesquelles s'est installé Pacal Gossart avec l'accord de la ville d'Agde et de son agglomération ont longtemps été cultivées avant de tomber en désuétude. L'idée aujourd'hui est de les travailler de nouveau en respectant le rythme de cet écosystème si particulier.Les verdisses et l'ensemble de la lagune qui s'étend sur plusieurs centaines d'hectares étaient déjà du temps des romains des terres fertiles cultivées.
Une plante aux multiples vertus
La salicorne est une plante annuelle, basse, charnue, qui poussent sur des sols riches iodés. Haute d'environ 20 cm, elle est répandue en France sur toutes les côtes maritimes. Se sont ses pousses tendres qui sont comestibles. Confites dans du vinaigre, elles sont consommées comme hors d'œuvre, ou bien en omelette ou dans les salades. On peut aussi les préparer comme des haricots verts.On s'en sert encore aujourd'hui pour produire de la soude végétale, qui était autrefois utilisée pour la fabrication du savon et qui entre encore aujourd'hui dans la composition du savon d'Alep. La soude provenant de la combustion de la salicorne servait aussi à produire du verre. Au XIV siècle, on raconte que les verriers déplaçaient leurs ateliers en fonction des zones de pousse de cette plante herbacée.autrefois la salicorne servait à fabriquer du savon et du verre