Un promoteur immobilier, une des filles de la voyante et un ami de la jeune femme, responsable de la barrière de péage du village naturiste du Cap d'Agde, ont respectivement été mis en examen pour abus de biens sociaux, recel et prise illégale d'intérêts. Ils ont été laissés libres sous contrôle judiciaire
L'enquête se poursuit dans l'affaire du maire d'Agde et de sa voyante, tous deux incarcérés depuis le 21 mars dernier notamment pour escroquerie en bande organisée, détournements de fonds publics. Après le mari de la voyante, un chef d'entreprise audois, deux cadres de la société Eiffage, soupçonnés d'avoir participé au financement occulte de travaux au domicile de la voyante, trois autres personnes dans l'entourage du maire et de la voyante ont été mises en examen.
Un promoteur immobilier
Le 14 mai 2024, les enquêteurs du service interdépartemental de la police judiciaire de Montpellier ont placé en garde à vue un promoteur immobilier héraultais de 63 ans et son associée, dans le cadre du financement, par des sociétés dont ils sont les dirigeants, de la cuisine équipée de la maison de la voyante, d’une partie du buffet de son mariage et des billets d’avion pour Paris, le tout pour plus de 17 000 euros.
Caution de 25 000 euros
À l’issue de ces gardes à vue, seul l’homme était déféré devant le magistrat instructeur, et mis en examen pour abus de biens sociaux et abus de confiance au préjudice de ses sociétés et de corruption active auprès du maire d’Agde. Il a été placé sous contrôle judiciaire avec l’obligation de verser un cautionnement d’un montant de 25 000 €. Il lui est en outre interdit de quitter le territoire métropolitain et de se rendre dans les locaux de la mairie d’Agde ou ceux de l’agglomération.
La fille de la voyante mise en examen
Le 27 mai 2024, la fille âgée de 20 ans de la voyante et un ami très proche de cette dernière, âgé de 42 ans ont été placés en garde à vue.
Présentés au magistrat instructeur le 28 mai, ils ont été mis en examen pour avoir été employés à la mairie d’Agde entre septembre 2023 et avril 2024 pour la fille, en contrat d’apprentissage, et entre avril 2023 et mars 2024 pour l’ami de la voyante, en qualité de responsable de la "barrière de péage" du village naturiste.
5 ans d'emprisonnement et 375 000 euros d'amende
Ces faits relevant pour la justice de recels de prises illégales d’intérêts font encourir les peines maximales de 5 ans d’emprisonnement et 375 000 euros d’amende en cas de condamnation. Le maire d’Agde avait déjà été mis en examen pour ces faits du chef de prises illégales d’intérêts, le magistrat instructeur le soupçonnant d’avoir décidé ces emplois en raison de sa proximité affective avec la voyante.
Les deux nouveaux mis en examen ont été placés sous contrôle judiciaire avec notamment les interdictions de se rendre dans les locaux de la mairie d’Agde.
Deux juges d'instruction
Les investigations se poursuivent sous l’autorité désormais de deux magistrats instructeurs, le président du tribunal judiciaire de Béziers ayant décidé d’ordonner une cosaisine de deux juges pour diriger cette information judiciaire.