Une centaine de parents d'élèves et professeurs étaient mobilisés à Agde dans l'Hérault, mercredi. Ils demandent le classement en Réseaux d'Éducation Prioritaire (REP+) de cinq écoles et deux collèges du centre-ville, quartier classé prioritaire, pour éviter, notamment, le décrochage scolaire.
"Cela fait 20 ans que l’on demande le classement en Réseau d'Éducation Prioritaire + les établissements scolaires et l’on n’a jamais eu de réponse… Même pas positive ! Alors on se mobilise encore plus", alarme Davina Smart, parent d’élève. Tous les jours, pour amener sa fille à l’école, cette mère de famille traverse le centre-ville d’Agde, un quartier prioritaire.
Sur ce territoire, le taux de chômage dépasse les 25 % et près de 35 % des habitants ne sont pas diplômés. Alors, pour donner une chance de réussite à leurs enfants, les parents d’élèves se mobilisent.
Plus de moyens et soutien aux enseignants
Obtenir le classement des établissements scolaires en REP + permettrait "plus de moyens alloués de l'État, moins d’enfants dans les classes et plus de réussite éducative." "Ils arriveraient au collège en sachant lire, écrire et compter, explique Davina Smart. Alors passer en REP + cela aiderait les écoles, les professeurs et les enfants. Depuis 2006 que le maire de la ville a demandé que l'on bénéficie du programme de réussite éducative."
Une revendication partagée par d’autres parents d’élèves. Ils sont réunis ce mercredi 11 octobre devant la médiathèque agathoise pour se faire entendre. Pour cette autre mère d’élève, exprime son inquiétude : "Il est important d’être là pour soutenir les enseignants qui font le maximum pour nos enfants malgré le manque de moyens. On est là aussi pour l’avenir de nos enfants. Quand on a des classes de 20 à 30 élèves en maternelle c’est énorme. On n’a pas le temps de faire au cas par cas. Il est important de montrer qu’enseignants et assistants maternels c’est un travail très compliqué. Il faut pouvoir leur donner les moyens de pouvoir continuer correctement pour les enfants. C’est un ras-le-bol !"
Un meilleur accompagnement pédagogique
Si les établissements scolaires intègrent le dispositif des REP + cela changerait concrètement le quotidien des enseignants. "On pourrait avoir plus de personnels pour répondre aux besoins et attentes des élèves. Par conséquent, on fournirait une meilleure éducation possible. Avec ce manque de moyens on est limités dans les possibilités pédagogiques que l’on offre aux enfants. Nous pourrions leur proposer plus de sorties et de projets pédagogiques par exemple", évoque Xavier Espinosa, professeur des écoles. Pour l'enseignant, une des conséquences directes de ce manque de moyens est le décrochage scolaire d’élèves. Il tire la sonnette d’alarme "la situation est urgente".
La directrice académique des services de l’Éducation nationale de l’Hérault indique s’être saisie du dossier. Une mise à jour de la carte de l’éducation prioritaire est prévue pour la rentrée 2024.