Assises de l'Hérault : 27 ans de réclusion pour le meurtrier de la maison de retraite de Montferrier-sur-Lez

Aux Assises de l'Hérault, Eric Boucher a été condamné à 27 ans de réclusion criminelle dont 18 ans de peine de sûreté. La veille, l'avocat général avait requis 30 ans de réclusion à l'encontre du meurtrier de la lingère de la maison de retraite pour prêtres de Montferrier-sur-Lez.

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Ce mardi 17 septembre 2019, la cour d'Assises de l'Hérault a condamné Eric Boucher à 27 ans de réclusion et à une peine de 18 ans de sûreté pour avoir tué en 2016 Catherine Segaud, lingère de la maison de retraite pour prêtres "Les Chênes Verts" de Montferrier-sur-Lez, près de Montpellier. L'accusé est resté impassible à l'énoncé de sa condamnation. En revanche, son avocat, Maître David Mendel, a jugé cette peine de sûreté disproportionnée.
  

Dignité


Le matin, l'audience s'était ouverte sur les plaidoiries des défenseurs de l'accusé. D'emblée, Maître Laetitia Leroy Szwed avait annoncé vouloir "plaider ce dossier avec la même dignité que les parties civiles" :
 

Je n'avais pas imaginé que je pouvais plaider ce dossier en étant en colère : j'ai le sentiment d'hurler dans le désert depuis 3 jours.


Un contexte qui pèse lourd dans le dossier


Elle faisait allusion aux tentatives des parties civiles et de l'accusation d'accréditer la thèse d'une vengeance de cet ancien employé de l'établissement, voire d'un acte terroriste. Car à l'époque des faits, le contexte pos-attentats parisiens et niçois, assortis de l'assassinat d'un prêtre normand quelques mois plus tôt, avait semé le doute dans les esprits.

Toutefois, ces thèses n'ont pas été retenues et Eric Boucher a bien été renvoyé aux Assises pour meurtre. Lui a toujours plaidé la thèse du cambriolage qui aurait mal tourné. Dans le box, l'accusé avait écouté son avocate les yeux baissés. A l'énoncé du verdict, les parties civiles s'estimaient toutefois satisfaites.
 


Un homme à bout qui a honte de ce qu'il a fait selon la défense


De son côté, l'avocate de la défense avait poursuivi en dépeignant le portrait d'un homme à bout après des années de galères financières et professionnelles, soucieux de l'avenir de ses enfants, aux antipodes de l'attaquant déterminé et sans scrupule décrit par la partie adverse :
 

Quand je vous dis que Monsieur Boucher ne feint pas l'émotion, c'est décrit par le rapport d'expertise : à l'évocation des faits, il rougit, pleure et a conscience de n'avoir aucune excuse. Il n'essaie pas de cacher quoi que ce soit. Il a honte de ce qu'il a fait. 


Tentative pour atténuer la peine


A propos de l'équipement commando de son client, Maître Laetitia Leroy Szwed a préféré parler d'un "accoutrement, un avatar de lui-même". Selon elle, les 30 ans requis ne répareront pas une vie perdue, cette peine est excessive :
 

30 ans, c'est la peine prononcée envers Abdelkader Merah (le frère du terroriste toulousain Mohamed Merah, NDLR). Mettez les choses en balance.


Son confrère Maître David Mendel n'avait pas dit autre chose en affirmant : "juger, c'est comprendre". Il avait invité les jurés à juger Eric Boucher sans tenir compte du contexte émotionnel autour de ce dossier, dans une perspective d'apaisement : "on ne peut pas contester son repentir". A contre courant des parties civiles et de l'accusation, il avait plaidé l'amateurisme de son client en matière de cambriolage et balayé la thèse de la préméditation d'une attaque de grande envergure. 

L'accusé s'était alors levé, dernier à prendre la parole, cherchant son souffle dans une grande inspiration :
 

Je regrette d'avoir enlevé une vie, pardon. Mes intentions étaient le vol. je suis conscient des faits et je les regrette.


La Cour s'était retirée peu avant 11 heures. Il n'a fallu que trois heures aux jurés pour rendre leur verdict.
 
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