D'après les informations du Canard enchaîné, plusieurs opérations de communication destinées à faire la promotion de la ville de Béziers ont été financées par un promoteur, qui remporterait régulièrement des appels d'offre. La municipalité dément.
Dans son édition du mercredi 13 mars, Le Canard enchaîné révèle l’entente qui existe depuis plusieurs années entre le maire de Béziers, Robert Ménard, et le promoteur Socri Reim, premier bétonneur de la ville, qui a "discrètement réglé plusieurs opérations de communication à la gloire du maire".
Le 9 mars 2017 par exemple, c’est ainsi Socri Reim qui a mis la main à la poche pour la soirée de mi-mandat de Robert Ménard. Les 25 656 euros qu’ont coûté des plaquettes "Béziers 2030", et surtout un film de 4 minutes vantant la politique du maire avec ses projets de travaux, n’ont pas été payés par la mairie mais par le promoteur, dont le nom n’apparaît jamais.
"Allégations" et "pseudo-révélations"
Or ce promoteur est "omniprésent dans la pierre et la construction' à Béziers, note Le Canard. Il a bâti le Polygone, les Galeries Lafayette, et négocie actuellement 'la création de deux hôtels, la réalisation d’un complexe avec golf et la réfection d’un grand parking". "C’est beau comme du donnant-donnant, soulignent nos confrères. Robert Ménard veille au bon développement de la Socri, qui finance la com’ de Ménard Robert !"
L’élu proche du FN, contacté par l’hebdomadaire, ne voit cependant pas aucun mal dans la situation : "C’est quoi le problème ?" a-t-il déclaré. Pour lui, ce n’est pas là "de la communication politique, mais de la promotion de la ville de Béziers". Et d’ajouter : "Je suis fier d’amener une entreprise à faire la promotion de la ville, je recommencerai sans hésitation !"
Dans un communiqué détaillé, la ville pointe du doigt par ailleurs les "approximations, amalgames, contrevérités, anachronismes" de l'article. Soulignant par exemple que "depuis l’élection de Robert Ménard en mars 2014, pas un litre de béton n’a été coulé, pas une brique n’a été posée, pas un clou n’a été planté par Socri Reim à Béziers" : la construction et l'ouverture du Polygone, évoquée par l'article, datent ainsi d'avant l'élection du maire actuel. "Aucune illégalité, aucun favoritisme, aucun conflit d'intérêts...Tout le reste n'est qu'allégations, pseudo-révélations", conclut le communiqué.