Journée internationale des droits des animaux : la justice autorise une manifestation anti-corrida que la préfecture de l'Hérault avait interdite

À l'occasion de la journée internationale des droits des animaux, une manifestation anti-corrida, d'abord interdite par la préfecture, a finalement été autorisée par le tribunal administratif ce samedi 9 décembre à Béziers, dans l'Hérault.

Le juge des référés a finalement donné raison hier au Colbac (Comité de liaison biterrois pour l’abolition de la corrida), alors que la "Manifestation en faveur de la fin des corridas" prévue ce samedi 9 décembre 2023 à Béziers par l'association opposée à la tauromachie espagnole avait d'abord été interdite par la sous-préfecture de l'Hérault.

Ce rassemblement statique, qui a rassemblé une vingtaine de personnes sur les allées Paul Riquet, près du marché de Noël, était organisée à l'occasion de la Journée internationale des droits des animaux.

Un sujet très clivant pour les Bitterois

Le préfet de l'Hérault avait justifié sa décision par crainte de débordement sur place, en raison du "caractère localement très polémique" du sujet ainsi que du récent relèvement du plan Vigipirate au niveau "Urgences attentat".

Des arguments réfutés par le tribunal administratif, qui a également condamné l'Etat à verser 1 500 € au Colbac. Une somme qui va servir à rembourser les frais d'avocat, affirme Sophie Maffre-Baugé, présidente de l'association. "La manifestation s'est déroulée dans le calme, mais nous avons quand même été obligés d'aller en justice pour pouvoir manifester en centre-ville", se désole l'anti-corrida, qui juge fallacieux l'argument du risque terroriste de la préfecture et dénonce le soutien de la municipalité à une "pratique qui consiste à susciter du plaisir auprès du public devant une mise à mort cruelle."

La préfecture voulait nous obliger à manifester sur un rond-point bruyant et sans visibilité, au lieu du centre-ville.

Sophie Maffre-Baugé, présidente de l'association Colbac

Si Robert Ménard, le maire de Béziers, affirme publiquement ne pas être un grand amateur de corrida, il en a toujours catégoriquement refusé l'interdiction dans sa commune au nom de la liberté. Des rassemblements similaires sont régulièrement organisés dans cette ville de l'Hérault, dont une partie de la population demeure attachée à ses traditions taurines, au grand dam des associations animalistes.

En France, la loi interdit en principe les sévices graves et actes de cruauté envers les animaux, tout en précisant que des exceptions existent pour les courses de taureaux lorsqu'une tradition locale ininterrompue peut être invoquée. Une exception que l'association souhaite abroger.

Selon un sondage IFOP commandé par l'Alliance anti-corrida en août 2021, quatre Français sur cinq se disent opposés à la mise à mort des taureaux.

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