Le maire de Béziers, Robert Ménard, a été condamné en appel à 10 000 euros, pour avoir diffamé Frédéric Lacas, lorsque ce dernier était le président de l'agglomération. Ménard remettait en cause le choix du délégataire de l’eau par l'agglomération en 2016.
Frédéric Lacas est soulagé. Le maire de Sérignan, président de l'agglomération de Béziers entre 2016 et 2020, a obtenu gain de cause : Robert Ménard, le maire de Béziers, a été condamné par la cour d'appel de Paris pour l'avoir diffamé dans l'attribution d'un marché public sur l'eau par l'Agglo. "Je suis satisfait, c'est un rétablissement de la vérité, a réagi l'édile de Sérignan. Un homme politique qui ment manipule et met la démocratie en péril."
L'affaire remonte à 2016 : Robert Ménard accuse de favoritisme Frédéric Lacas, alors président de l'Agglo Béziers, qui avait confié la distribution de l'eau à Suez. Le fondateur de Reporters sans frontières (RSF) s'était notamment appuyé sur le journal de sa ville pour s'attaquer à son opposant. "Prix de l'eau : honte à eux. Frédéric Lacas trouve une majorité pour faire gagner la société la plus chère", peut-on lire dans le numéro d'août 2016.
Injures, montages dans son journal, calomnies, rumeur, mise en doute de la probité des gens... Ses procédés habituels.
Ménard condamné à payer 10 000 euros
Alors Lacas a décidé d'attaquer Ménard en justice avec ses fonds propres. "Pour ma défense, je n'ai pas voulu utiliser la collectivité, confirme le maire de Sérignan. Il avait émis des doutes sur mon honnêteté."
L'arrêt de la Cour d'appel a été rendu : elle confirme le jugement du tribunal de grande instance de Paris du 3 décembre 2019. Robert Ménard est condamné pour "diffamation publique envers un citoyen investi d’un mandat public".
Il devra verser 10 000 euros : sa peine de 2 000 €, 3 000 € de dommages et intérêts, 3 000 € de frais de procédure auxquels viennent s'ajouter 2 000 € pour ce nouveau procès.
"La démocratie a gagné"
Nous n'avons pu joindre le maire de Béziers. Mais l'édile s'est exprimé à nos confrères de Midi Libre : "Oui, on a écrit des conneries en 2016. C’était un ton qu’il ne fallait pas employer." Robert Ménard ne fera pas appel de ce nouveau jugement. "Je n'ai pas gagné un procès contre Ménard. La démocratie a gagné, a réagi Frédéric Lacas. Il est condamné au pénal, ce n'est pas rien, c'est justice qui est rendue."
Ces pratiques ne sont pas tolérables dans un pays comme le nôtre. Notre justice n'est pas dupe. Sa bonne foi n'était pas au rendez-vous.
Frédéric Lacas s'interroge désormais sur la somme que va devoir payer Robert Ménard : va-t-il utiliser ses fonds propres ou l'argent de la Ville de Béziers ? Des réponses auxquelles le maire de Béziers n'a pas répondu.