Des jeunes filles et des jeunes hommes, certains mineurs, affirment avoir été piqués par un objet non identifié alors qu'ils se trouvaient dans deux établissements de nuit de Béziers dans la nuit du 17 au 18 avril. Une dizaine de plaintes ont été déposées.
Ces piqûres localisées dans des endroits différents du corps, comme les cuisses, fesses, chevilles, bras, épaules et dos ont entraîné chez les victimes des symptômes de différentes natures : bouffées de chaleur, nausées, malaises ou pertes d'équilibre.
À ce jour neuf plaintes ont été déposées pour les faits commis dans la nuit du 17 au 18 avril 2022. Un fait similaire aurait été commis dans la nuit du 6 au 7 avril 2022 dans l’un de ces établissements de nuit de Béziers entraînant une première plainte d'une jeune femme.
" Mes jambes ont lâché "
Selon nos confrères de Midi Libre, Arthur, encore mineur, a été hospitalisé après avoir passé une soirée en boîte de nuit à Béziers.
" J’ai senti comme une piqûre mais j’ai pensé à une fille qui m’avait frôlé d’un peu trop près avec une robe à paillettes parce que ça pique. En quelques minutes j’ai eu la tête qui tournait, puis un malaise et enfin mes jambes m’ont lâché. Très vite, je ne sentais plus aucun membre mais en revanche je n’ai jamais perdu connaissance. J’avais des bouffées de chaleur, " raconte-t-il.
Les vigiles ont amené Arthur en dehors de l’établissement et l’ont surveillé jusqu’à ce que sa mère vienne le chercher et l'amène à l'hôpital. D'autres jeunes ont été hospitalisés cette nuit-là.
Réaction d'un responsable de discothèque
Trois établissements sont pointés du doigt à Béziers. Le responsable de Punky-Event, organisateur d’événements festifs à Béziers plage, a réagi sur son compte Twitter.
“On sait aujourd’hui qu’au moins 90% de ce qui est dit est faux (comme la mort ou les personnes contaminées par le VIH ou autrement ) et que toute personne qui a inventé ou même seulement relayé cette information fera l’objet de poursuites en diffamation.” a -t-il écrit.
Appel à dépôt de plainte
Le même phénomène s'est déroulé ce mois-ci à Amiens, Nantes ou encore à Grenoble.
Le procureur de la République de Béziers invite les personnes qui auraient, elles aussi, pu être droguées par injection à leur insu lors de soirées festives, à se faire connaître rapidement.
En cas de renouvellement de tels faits, il est impératif que les victimes se manifestent sans délai auprès du commissariat ou de la gendarmerie de leur domicile, ou du centre hospitalier le plus proche, afin de procéder à des prélèvements urinaires et sanguins immédiats, pour déterminer si elles ont été effectivement victimes de l'administration d'une substance nuisible.
En effet, certaines substances telles que le GHB surnommé « la drogue du violeur » ne sont plus décelables dans le corps humain au bout de quelques heures à peine.
Peines encourues
Selon Raphaël Balland, procureur de la République auprès du tribunal judiciaire de Béziers, "l' administration de substances nuisibles, même en l'absence d’incapacité totale de travail, fait encourir son auteur une peine pouvant aller jusqu'à trois ans d'emprisonnement".
Les peines sont aggravées en fonction des conséquences physiques et des circonstances et notamment l'utilisation d'une aiguille, considérée comme arme par destination.
La préméditation inhérente à de tels faits ou encore si plusieurs personnes ont agi ensemble, comme auteurs ou complices, aggravent la peine encourue pouvant aller jusqu'à 7 ans d'emprisonnement, voire 10 ans d'emprisonnement en cas d'incapacité totale de travail supérieur à 8 jours.
Même en l'absence d'administration d'une quelconque substance, l'auteur d'une piqûre dans de telles circonstances pourrait se voir reprocher le délit de violences avec arme, lui faisant encourir une peine de trois ans d'emprisonnement, même en l'absence d'incapacité totale de travail, et avec le même système d'aggravation des peines.