Daniel Malgouyres a été libéré ce matin. Le propriétaire du Jardin Saint-Adrien à Servian, écroué depuis plus d'un an, est soupçonné d'avoir participé à l'organisation du cambriolage de son domicile au cours duquel il a tué l'un des intrus d'un coup de fusil.
La 5ème demande de remise en liberté aura donc été la bonne. Le propriétaire du jardin de Saint-Adrien est sorti de la prison de Béziers en fin de matinée ce mardi. Il a été placé sous contrôle judiciaire avec obligation de séjourner en dehors du département de l'Hérault. Il devrait dans un premier temps partir se reposer en Cerdagne, dans les Pyrénées-orientales.
Deux bêtes féroces étaient là contre nous. On a eu beaucoup de chance. Je suis terrifié du geste que j'ai dû faire. Je demande pardon mais comment faire?
Entouré par sa fille, sa soeur, son avocat et des amis, Daniel Malgouyres est sorti de prison vers 12h15. "C'est fou ce qu'on m'a fait. J'attends ce moment depuis si longtemps."
Puis il est revenu sur le cambriolage: "Deux bêtes féroces étaient là contre nous (ndlr: il était avec sa femme, Françoise). On a eu beaucoup de chance. Je suis terrifié du geste que j'ai dû faire (ndlr: il a tiré sur un des cambrioleurs qui est mort). Je demande pardon mais comment faire. Après on m'a jeté en prison. Heureusement que j'avais des compagnons de cellule qui étaient bien."
"C'est un grand soulagement. Daniel Malgouyres est innocent. Nous allons pouvoir continuer à le défendre avec plus de sérénité," affirme Jean-Marc Darrigade, son avocat.Nous allons pouvoir continuer à le défendre avec plus de sérénité
"On pense qu'on le libère parce qu'ils n'ont pas trouvé de preuve de sa culpabilité. On espère que tout à bien été vérifié et que maintenant il n'y aura plus de soucis. On a attendu huit mois pour un parloir. Nous l'aimons, nous l'entourons et nous croyons en son innocence," se confie Magali, sa soeur.
On a attendu huit mois pour un parloir
Rappel des faits
Les faits se sont produits jeudi 5 octobre 2017, vers 21h, au domaine Saint-Adrien, un lieu agrémenté de jardins distingués par plusieurs prix. Selon les premières déclarations du propriétaire, deux cambrioleurs armés se seraient introduits chez lui, et l'auraient frappé, ainsi que sa femme, handicapée suite à un accident, avait relaté une source proche du dossier.L'un des voleurs serait monté à l'étage pour y chercher un coffre-fort, et le propriétaire des lieux se serait alors saisi de son propre fusil, avec lequel il l'a tué. Il possédait cette arme, toujours chargée selon ses dires, pour chasser les sangliers qui passaient sur son domaine.
Le 2e homme a été interpellé par les gendarmes de la section de recherche de Montpellier, mardi 17 octobre, à Perpignan. Il est en garde à vue et est interrogé sur les circonstances du décès de son complice présumé lors du cambriolage à Servian.
Deux jours plus tard, le propriétaire est mis en examen pour tentative de vol dans sa propre maison et association de malfaiteurs car il est accusé d'avoir organisé ce cambriolage rocambolesque. Il était incarcéré à la prison de Béziers depuis le 20 octobre 2017.
Depuis juillet 2018, il est également soupçonné par les enquêteurs et par le parquet d'avoir tiré un coup de fusil sur Richard Bruno, au moment où l'homme tentait de fuir de la maison après le cambriolage. Pour ces faits, il a été mis en examen pour tentative de meurtre.