Le député Nupes Sébastien Rome et deux associations attaquent l’arrêté anti "dispositifs sonores portatifs" de la préfecture de l’Hérault. De nombreux manifestants se sont vus confisquer les casseroles sur lesquelles ils comptaient taper pour perturber la visite d'Emmanuel Macron dans l'Hérault.
Suite à l’arrêté du préfet de l’Hérault qui proscrivait "l'usage" de tous les "dispositifs sonores portatifs ou émanant de véhicules non dûment autorisés" dans le cadre de la visite d’Emmanuel Macron, de nombreux manifestants ont dû abandonner leurs casseroles aux gendarmes.
Le député LFI de l'Hérault, Sébastien Rome, a décidé d'attaquer devant le tribunal administratif cet arrêté qu'il qualifie de "ridicule et illégal". "Prévenir le risque terroriste ne consiste pas à empêcher l'expression populaire", a-t-il dénoncé sur Twitter.
J’attaque l’arrêté, car il pose plusieurs problèmes de libertés publiques. Je trouve désobligeant de reporter la faute sur les gendarmes. C’est une atteinte aux libertés publiques. On utilise les lois antiterroristes (sécurité intérieure) pour faire taire la population. Cela pose un souci démocratique.
Sébastien RomeDéputé LFi de l'Hérault
"Il faut s'en tenir à l'arrêté. Il s'agit de tout dispositif d'amplification du son. Cela n'a rien d'exceptionnel", a indiqué un porte-parole de la préfecture à l'AFP, sans préciser la gamme de ces "dispositifs sonores" interdits et si cela pourrait inclure les sifflets, cornes de brume, vuvuzelas ou autres instruments. En outre, le porte-parole de la préfecture a affirmé ne pas être au courant de manifestants empêchés de passer avec des casseroles ou des fifres.
A 17h, la préfecture de l’Hérault publiait son arrêté dans un tweet, tout en précisant que ce dernier ne mentionne « aucune interdiction concernant les casseroles ».
Un palier est franchi, selon Sophie Mazas, avocate de la Ligue des droits de l'Homme de l’Hérault. L’arrêté du préfet de l'Hérault a été pris la veille du déplacement d’Emmanuel Macron. Cette réglementation tardive prohibe ainsi toute action de justice.
En prenant cet arrêté le préfet de l’Hérault à empêche la liberté de manifestation. C’est une interdiction est illégal, il y a aucun fondement juridique qui ne permet d’interdire au préfet les sonorisations des manifestations.
Sophie MazasAvocate Ligue des Droits de l'Homme
La ligue des droits de l'homme envisage d'attaquer en justice l'arrêté prefectoral.
Emmanuel Macron a quitté Ganges à 15h et le département aux alentours de 17h.