Le gouvernement a reconduit pour 2019 la surveillance des plages françaises par les maîtres-nageurs-sauveteurs CRS. Mais ce dispositif policier est en suspens pour les prochains étés, au grand dam des élus locaux pour qui cette présence est indispensable. Exemple à La Grande-Motte, dans l'Hérault.
Les CRS sont de retour sur les plages de France et de l'Hérault en ce mois de juillet 2019. Ces policiers maîtres-nageurs-saveteurs ont pris leurs quartiers d'été à La Grande-Motte, à la demande insistante du maire. Mais c'est peut être leur dernière saison sur le littoral. Car l'Etat entend se passer à l'avenir de ce dispositif de sécurité estival, pourtant jugé indispensable par les élus locaux.
Une mission pas de tout repos
Sur la plage du Couchant, ce 4 juillet, les agents ont procédé à l'ouverture du poste de secours. Trois CRS vont y passer l'été avec les sauveteurs déjà installés depuis une semaine. Pour Vincent Debard, jeune policier gardois, cette mission estivale est une première. Mais il sait déjà qu'elle ne sera pas de tout repos.
Population multipliée par dix en été
Car en juillet et en août, la population de la Grande-Motte est multiplié par dix et la délinquance et les incivilités augmentent donc mathématiquement, notamment sur la plage. Les CRS doivent redoubler d'attention pour faire régner l'ordre sur l'eau (ils sont équipés de jetskis pour faire la chasse aux contrevenants) et sur le sable.
Des policiers armés
Ils sont aussi désormais armés, pour parer à toute éventualité d'attentat au milieu des touristes, comme ce fut le cas en Tunisie, le 26 juin 2015. C'est ce qu'explique le brigadier chef Sébastien Gotte :
Depuis 3 ans, on est armés sur la plage. Donc on peut, le cas échéant, intervenir avec notre arme. Ce n'est pas notre vocation première, mais ça peut servir en cas de besoin.
297 maîtres-nageurs-sauveteurs CRS en France
Pourtant, ces maîtres-nageurs-sauveteurs CRS, qui sont au nombre de 297 sur l'ensemble du littoral français, vivent sans doute leur dernier été à la plage, au grand désespoir du maire (LR) de La Grande-Motte et président de l'agglomération du Pays de l'Or, Stéphan Rossignol, qui a également vu la présence des gendarmes se réduire dans la station balnéaire :
Quand on pense que l'an prochain, peut-être, nous n'aurons plus de CRS, les maires et les élus locaux que nous sommes ne peuvent qu'être préoccupés.
Car si des renforts de gendarmerie ont bien été affectés à sa commune cet été 2019, leur présence a été réduite à un mois, du 17 juillet au 15 août. Les CRS, eux, resteront en poste sur la plage jusqu'au 1er septembre. Pour l'an prochain, personne ne sait s'ils reviendront. Dans une note parue au Journal Officiel du 23 avril 2019, l'Etat précise sa position :
Il est fondamental que policiers et gendarmes soient en priorité employés sur leurs missions opérationnelles de sécurité. Cette réflexion sera conduite le moment venu et fera l'objet d'échanges entre le ministre de l'intérieur et l'ensemble des acteurs concernés. Dans l'attente, le ministre de l'intérieur a toutefois décidé que le dispositif des nageurs-sauveteurs des CRS serait, cette année encore, mis en place durant l'été. Il n'en demeure pas moins qu'il doit conserver son caractère exceptionnel et ne saurait avoir pour but, par exemple, de compenser les éventuelles difficultés de recrutement des communes.
En France, en 2018, 62 communes étaient concernées par la présence de maîtres-nageurs-sauveteurs CRS.