Autour des agglomérations d’Occitanie, les foodtrucks sont aussi touchés par la pandémie. Certains ont mis la clé sous la porte, d'autres continuent. Mais le couvre-feu à 18h réduit considérablement leur activité. Exemple à Castries, dans l'Hérault.
Lorsque la vente à emporter s'est imposée aux restaurateurs "classiques", les foodtrucks avaient une longueur d'avance. Ces camions itinérants, équipés d'une cuisine, pratiquaient déjà exclusivement la vente à emporter. Ils avaient alors réussi à tirer leur épingle du jeu. Mais le couvre-feu à 18h instauré en janvier a bouleversé leur activité. Pour tenir, ils ont dû se réorganiser.
Karim Aoulad tient un foodtruck à Castries. En temps normal, les clients se présentent jusque tard dans la soirée. Mais actuellement, c'est en fin d'après-midi qu'il reçoit ses dernières commandes.
La fermeture à 18h, ça représente une perte entre 40 et 50% de notre chiffre d'affaires... C'est énorme pour nous.
Pour limiter ses pertes, Karim a réaménagé ses horaires. "Je fais des journées non-stop de 11h30 à 18h", explique-t-il. L'après-midi, il mise sur les boissons et les cafés. Mais ces quelques ventes ne suffisent pas à compenser l'activité nocturne.
Livrer ou ne pas livrer...
"Le soir, on a des clients fidèles qui appellent, et qu'on ne peut pas servir", regrette Karim. Pour cause : sa petite entreprise n'a pas les moyens d'investir dans un service de livraison. Si elle le faisait, c'est sur le prix des sandwiches que le coût se répercuterait... ce que Karim refuse.
Pour Tony Marquès, également gérant d'un foodtruck à Castries, la livraison est devenue primordiale. Ce pizzaïolo a dû s'adapter aux horaires restreints. À tour de rôle, les cuisiniers deviennent livreurs.
"Les premières pizzas sortent à 17h. Jusqu’à 18h, les gens peuvent venir les récupérer. Ensuite, le service de livraison prend le relais jusqu’à 21h, 21h30..." détaille-t-il.
Tenir, en attendant le retour des clients
En tant qu'entreprises de restauration non soumises à une fermeture administrative, les foodtrucks bénéficient d'une aide forfaitaire d’un montant maximal de 10 000 €. Ils peuvent également bénéficier du chômage pratiel.
Malgré ces aides et leurs efforts d'adaptation, les foodtrucks sont fragilisés par leur fermeture dès 18h. Beaucoup demandent un décalage du couvre-feu à 20h, ce qui leur permettrait de renouer avec leur clientèle du soir.
L'économie des foodtrucks est d'autant plus atteinte par la pandémie qu'elle dépend fortement de l'événementiel et des manifestations culturelles... elles aussi au point mort.