Dans un peu plus de 5 mois, les citoyens seront appelés aux urnes pour choisir pour la première fois les conseillers régionaux de la grande région Midi-Pyrénées Languedoc-Roussillon. En coulisses, les partis se mobilisent pour nouer des alliances. À gauche, l'union n'est pas à l'ordre du jour.
Le président du Parti radical de gauche (PRG), Jean-Michel Baylet, a vivement refroidi ce samedi 27 juin "l'optimisme" affiché plus tôt par la tête de liste PS aux régionales en Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon, Carole Delga, sur un accord en vue d'une liste commune au premier tour.
Réunion annulée entre le PS et le Parti Radical de Gauche
"On pense qu'un accord est possible pour le PRG. Jean-Michel Baylet sera reçu par Jean-Christophe Cambadélis la semaine prochaine. Je suis optimiste pour un accord dès le premier tour. C'est nécessaire. Le PS fera des propositions au PRG, dans le cadre d'un accord national. Localement, dans cette grande région, on a l'exemple d'une union qui a réussi", a déclaré Mme Delga à la presse, lors du lancement de sa campagne en fin de matinée.Dans un communiqué dans l'après-midi, M. Baylet a rétorqué: "Contrairement à ce qu'a déclaré aujourd'hui Carole Delga, c'est bien Jean-Michel Baylet et le PRG qui ont, dans un esprit de responsabilité, demandé à rencontrer Jean-Christophe Cambadélis le 9 juillet. Au vu de l'utilisation politique faite de cette initiative par Mme Delga, Jean-Michel Baylet annule ce rendez-vous."
Le PRG fait cavalier seul pour la campagne
"Une fois encore, le PS confond vitesse et précipitation et agit comme un parti hégémonique ne respectant pas ses partenaires. Le ton et les mots choisis par Carole Delga illustrent le fait que les socialistes (...) nous considèrent comme des valets", a encore lancé le patron du PRG, qui "ne croit plus à cet accord" et "a donc demandé à ses équipes de continuer la campagne électorale de la liste PRG" pour ces régionales, conduite par la ministre du Logement Sylvia Pinel (PRG)."L'union est indispensable pour gagner. Je suis la candidate du rassemblement", avait aussi déclaré Mme Delga, ex-secrétaire d'État au Commerce et à l'Artisanat, qui a quitté le gouvernement le 17 juin pour se consacrer à sa campagne. Avec cette intervention de son président, le PRG, dont le fief est Midi-Pyrénées, réitère cependant son intention de faire cavalier seul.
Réunis en convention le 7 juin, les représentants des radicaux de gauche de la nouvelle grande région Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon avaient ainsi averti qu'ils présenteraient une liste autonome conduite par Mme Pinel, originaire du Tarn-et-Garonne, "sauf accord éventuel avec le Parti socialiste dans un délai rapide".
Philippe Saurel entretient le mystère
Lors du lancement de sa campagne samedi, Mme Delga, députée de Haute-Garonne depuis 2012, a également lancé une forme d'appel au maire de Montpellier, Philippe Saurel (DVG), qui entretient lui aussi l'idée d'une candidature séparée: "Il est passionné par sa ville, et par la métropole de Montpellier.Il souhaite que la métropole de Montpellier soit reconnue à son juste titre. Philippe Saurel défend les intérêts de la métropole montpelliéraine, c'est normal. Mais nous pouvons travailler en complémentarité. Il y a la place pour l'union."
La tête de liste PS était entourée des socialistes Damien Alary et Martin Malvy, actuels présidents des conseils régionaux de Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées. Le premier sera numéro 2 sur sa liste, le second a choisi de ne pas se représenter et sera président de son comité de soutien.
Reportage de Florent Hertmann et Franck Detranchant. Intervenants: Karine Traval-Michelet, directrice de campagne; Alain Bertrand, directeur de campagne et sénateur-maire de Mende; Carole Delga, tête de liste PS