L'Église de France vient d'envoyer au Vatican sa contribution, en vue du prochain synode sur la famille, qui manifeste le souhait d'une "miséricorde vraiment traduite en actes". Le rédacteur de ce rapport ecclésiastique est l'archevêque de Montpellier, Mgr Pierre-Marie Carré.
Mgr Carré, archevêque de Montpellier et vice-président de la Conférence des évêques de France (CEF), a conçu sa synthèse à partir des plus de 10.000 réponses, dans les diocèses, à un questionnaire sur les situations parfois douloureuses vécues par couples et familles.
Le synode (assemblée d'évêques) extraordinaire d'octobre dernier à Rome avait été très animé et s'était achevé sans accord sur les questions délicates de l'accès aux sacrements (communion et confession) pour les divorcés remariés et de la place des homosexuels.
Les conférences épiscopales devaient remettre à la mi-avril leur contribution au document de travail ("instrumentum laboris") du nouveau synode, ordinaire cette fois, qui aura lieu au Vatican en octobre prochain. La synthèse française fait plus de 30 pages.
Il ne s'agit pas d'une pétition, de revendications, mais d'une photographie des diverses situations dont j'ai l'impression qu'elle reflète assez bien les catholiques de France", a indiqué l'archevêque. "Les fidèles disent: voilà les questions qui nous marquent en France, réfléchissez-y et aidez-vous", a ajouté Mgr Carré.
Mgr Carré a lu dans les remontées des diocèses "le souhait que la miséricorde soit vraiment traduite en actes", même si "personne ne demande qu'on abolisse le mariage indissoluble".
Revient fortement le souhait qu'on mette en oeuvre une pastorale de miséricorde: il ne s'agit pas de compromettre le dogme, mais de porter une attention aux personnes dans ce qu'elles vivent, au chemin qu'elles font", a poursuivi le responsable ecclésial de Montpellier.
Autrement dit: "Aidez-nous à vivre l'Évangile (Ce que Dieu a uni, que l'homme ne le sépare pas) en tenant compte de notre situation concrète, ne découragez pas les gens mais montrez un idéal".
Sur l'accueil des homosexuels, "plusieurs contributeurs citent l'expression du pape François qui suis-je pour juger?", relève encore Mgr Carré.
"Ces questions sont abordées au milieu de beaucoup d'autres", selon l'archevêque, qui cite les situations de précarité sociale. "Et il y a une grande insistance pour dire que ce qui compte, ce ne sont pas seulement les paroles du pape mais ce que chacun peut faire localement, en termes d'accueil, dans sa paroisse", a-t-il souligné.