Un photographe montpelliérain, Luc Jennepin a passé plusieurs semaines à photographier des chibanis, vieux immigrés d'origine maghrébine considérés comme des sages mais souvent oubliés. Ils ont vécu en France loin des leurs et ne sont jamais retournés au pays. Ces portraits les sortent de l'oubli.
Ils sont arrivés pendant les 30 glorieuses, ont travaillé dur pour gagner peu bien souvent. Ils ont cotisé en France et aidé leur familles à vivre loin d'eux. Ces hommes le plus souvent, mais aussi ces femmes, venus d'Algérie ou encore du Maroc, ont aujourd'hui atteint l'âge de la retraite parfois plus.
Une vie d'exil qu'ils ont acceptée avec plus ou moins de bonheur. Ouvriers à la chaîne, manoeuvre dans le bâtiment, femme de maison ou de ménages, ces immigrés vivent avec de petits moyens.
Parfois exploités par des employeurs peu scrupuleux, dormant dans des appartements insalubres loués par des marchands de sommeil, ces "Chibanis" ou "Chibanias" trouvent un peu de réconfort quand une association vient à leur rescousse comme ADOMA, l'insertion par le logement.
Le photographe Luc Jennepin, a commencé un travail voilà plusieurs mois sur ces "sages" invisibles.
Il l'a commencé en accompagnant de jeunes collégiens, avant de réaliser une série de portraits en noir et blanc au format 6X6.
L'exposition visible encore quelques temps à la médiathèque Jean Jacques Rousseau à Montpellier prendra ensuite la route pour un tour de France, où d'autres visages de "Chibanis" viendront enrichir cette collection de portraits.