Deux mères de familles et le compagnon de l'une d'elles comparaissent à partir du 8 avril devant les Assises de l'Hérault pour l'assassinat d'un de leurs voisins, un sexagénaire biterrois. C'était en 2009. Ils soupçonnaient la victime d'actes de pédophilie sur leurs enfants.
Ils sont 3 à comparaître pour assassinat et complicité d'assassinat devant la Cour d'Assises de l'Hérault. Deux mères de famille et le compagnon de l'une. Ils doivent répondre du meurtre de leur voisin, Philippe Poullié, 69 ans au moment des faits, le 8 décembre 2009, dans le centre ville de Béziers.
Leur mobile? Un soupçon d'attouchements de la part du sexagénaire sur les enfants des accusés.
L'appartement de la victime incendié
Dans les décombres de l'appartement de la victime, réduit en cendres après une déflagration, les secours avaient découvert le corps de cette homme qui vivait sous assistance respiratoire. Quelques mois plus tard, le 6 avril 2010, les 3 voisins étaient interpellés.
Car très vite, l'autopsie a révélé une mort par "asphyxie mécanique", antérieure à l'incendie.
Des voisins très proches
La veille du drame, l'une des deux femmes s'est présentée chez Philippe Poullié, au prétexte de récupérer des livres de sa fille.
Elle en aurait profité pour subtiliser les clefs de l'appartement et permettre ainsi à l'autre mère de famille et à son compagnon d'étrangler le vieil homme, avant d'incendier son domicile.
Ils auraient également dérobé la carte de crédit et de l'argent afin d'acheter les cadeaux de Noël des enfants.
Les deux accusées, mères de deux fillettes de 8 et 10 ans, d'un garçon de 5 ans et de 2 enfants de 2 et 10 ans, rendaient régulièrement visite à celui que les filles appelaient "papi". Elles assuraient le ménage et les courses. Mais parfois, les enfants s'y rendaient seuls.
Des soupçons de pédophilie
Le juge a souligné le témoignage de l'une des fillettes. Selon l'enfant, Philippe Poullié voulait lui acheter un sex-toy pour son anniversaire. Un fait que l'enquête a confirmé et qui a pu convaincre leur famille de la réalité des agressions.
Interpellés, les 3 suspects ont avoué les faits et leur mobile. L'une des mères affirmant que la victime aurait sexuellement agressé l'un de ses enfants. Des accusations proférées par les enfants devant un pédopsychiatre.
Mais celui-ci a mis en garde contre de possibles manipulations de la part des adultes.
Le doute des proches
Interrogée par les enquêteurs, l'ancienne épouse de la victime a fait part de ses soupçons quant à l'éventuel exhibitionnisme de son ex-mari. Elle a produit un article de presse relatant la condamnation, en 1972, de Philippe Poullié pour outrage à la pudeur.
Les époux étaient séparés depuis 20 ans.
Elle suspectait aussi des attouchements sur mineurs, notamment ses propres enfants et nièces. L'une de ses filles a parlé de gestes équivoques par -dessus des vêtements, sans qu'il y ait eu plainte ni enquête.
Réclusion à perpétuité?
Le juge a toutefois précisé que cet assassinat avait été commis par des personnes ayant elles-mêmes subi des viols ou agressions et qui voulaient se faire justice elles-mêmes, malgré l'absence de preuves.
Le procès doit durer jusqu'au 12 avril. Les accusés encourent la réclusion à perpétuité.