Le préfet de région et le procureur de Montpellier annoncent la création d'un Groupe local de traitement de la délinquance (GLTD) visant à surveiller l'entourage de terroristes présumés en Languedoc-Roussillon, où le risque terroriste est considéré comme particulièrement élevé.
La conférence de presse était prévue de longue date à la préfecture mais les attentats d'Isère et de Tunisie lui donnent une résonance toute particulière."D'habitude, les GLTD sont attachés à un territoire, là c'est différent, pour la première fois on s'attache à une problématique: le terrorisme", a expliqué lors d'une conférence de presse le procureur de la République de Montpellier Christian Barret, initiateur du dispositif.
Le groupe, GLTD, composé de policiers et de gendarmes, s'est réuni pour la première fois cette semaine et doit s'attacher à améliorer la coordination entre les actions administratives et judiciaires, la vigilance accrue sur la transmission des informations, et un suivi méticuleux des dossiers.
Menace terroriste élévée en Languedoc Rousillon
"Nous comptons déjà une centaine de dossiers concernant des personnes qui se sont radicalisées", a expliqué M. Barret, précisant qu'il s'agissait de délinquants "gravitant dans la sphère terroriste avec, par exemple, un rôle financier".Selon M. Barret, la menace terroriste, "très élevée en France", l'est "particulièrement en Languedoc-Roussillon, touché par de très nombreux départs sur le front irako-syrien".
100 départs pour la Syrie
Selon un rapport sénatorial publié en avril 2015, près de 1.500 Français ont quitté la France à destination des zones de jihad en Syrie et en Irak.Parmi eux, une centaine est originaire du Languedoc-Roussillon dont une cinquantaine de l'Hérault, a précisé le préfet de région Pierre de Bousquet, refusant de préciser le nombre de ceux qui ont fait machine arrière et sont revenus en France.
Selon le parquet, sur les 119 décès de djihadistes comptabilisés au plan national, 22 étaient des Languedociens (10 Héraultais et 12 Gardois).
Le cas de Lunel avait particulièrement été remarqué avec le décès de 8 jeunes depuis 2013. Le préfet a d'ailleurs reconnu des "manquements sur le cas de Lunel", évoquant "les carences de notre système, avec des gens - assistantes sociales ou professeurs - témoins d'une radicalisation et qui le signalaient chacun de leur côté à leur responsable, sans que les informations se croisent. Et c'est la raison pour laquelle nous avons créé le numéro vert en 2014".
Situation calmée à Lunel
Cette ligne, destinée aux proches de mineurs soupçonnés de vouloir faire le jihad "a déjà permis d'empêcher le départ de 15 jeunes", selon le procureur de Montpellier qui a précisé que les départs en Syrie s'étaient "calmés à Lunel".Pour ne pas commettre d'erreur d'interprétation et identifier une vraie radicalisation, Pierre de Bousquet a réclamé une formation sur l'islam pour les professionnels en relation avec un public.