Alexandre Grothendieck est mort en Ariège à 86 ans. Nos confrères du Monde.fr raconte l'incroyable histoire de ce mathématicien qui a commencé sa carrière à l'université de Montpellier en 1944 et y a enseigné en 1973 .
Alexandre Grothendieck, l'un des plus grands mathématiciens du XXe siècle, est décédé à l'hôpital de Saint-Girons (Ariège) à l'âge de 86 ans
Le mathématicien est mort jeudi, a indiqué sans plus de précision le Centre hospitalier Ariège Couserans, à Saint-Girons.
Souvent présenté comme l'un des plus grands mathématiciens du siècle, Alexandre Grothendieck s'était retiré en Ariège, à Lasserre, un petit village des Pyrénées d'à peine 200 habitants.
Né le 28 mars 1928 à Berlin d'un père russe anarchiste de confession juive et d'une journaliste très engagée, Alexandre Grothendieck avait reçu en 1966 la médaille Fields, l'équivalent du prix Nobel pour les mathématiciens.
Mais, mathématicien hors norme, il avait rompu avec son milieu et fondé une version radicale de l'écologie politique. Il avait quitté le Collège de France en 1972 pour retourner donner des cours à Montpellier à partir de 1973.
D'après nos confrères du monde.fr, c'est aussi à Montpellier en 1944 qu'il démontre ses incroyables capacités.
"L'histoire, célèbre, a contribué à forger son mythe : les deux grands mathématiciens confient au jeune étudiant une liste de quatorze problèmes qu'ils considèrent comme un vaste programme de travail pour les années à venir, et lui demandent d'en choisir un. Quelques mois plus tard, Alexandre Grothendieck revient voir ses maîtres : il a tout résolu."
Il ira plus tard se retirer dans les Pyrénées, à Lasserre en Ariège dans ce village dont il voulait que le nom fût tenu secret.
Grothendieck et Montpellier
En 1944, il entre à l'université de Montpellier. A l'heure de sa thèse, deux grands mathématiciens, Laurent Schwartz et Jean Dieudonné, lui confient quatorze problèmes, considérés comme un chantier considérable pour les années à venir. Quelques mois plus tard, ils sont ébahis: le jeune prodige a tout résolu ! La légende Grothendieck est née.
Autre mythe lié à son nom: son "trésor scientifique", des milliers de pages réunies dans cinq cartons, dormant dans les archives de l'université de Montpellier, et dont il a interdit toute diffusion....
Après avoir enseigné au Brésil et aux Etats-Unis, il rentre en France et devient le premier professeur permanent de l'Institut des hautes études scientifiques (IHES), créé en 1958 par un riche industriel. Il y dirige des séminaires de géométrie algébrique devenus une référence en la matière, contribuant à la réputation mondiale de l'institut.
Mais ce pacifiste acharné le quitte dans les années 1970 après avoir découvert qu'il était financé (très partiellement) par la Défense.
Après un bref passage au Collège de France, Grothendieck enseigne à l'université de Montpellier avant de rejoindre le CNRS en 1984 jusqu'à sa retraite en 1988, puis de couper toute relation avec l'univers scientifique, sa famille, et de se réfugier sur les contreforts des Pyrénées.
Pour l'eurodéputé José Bové, qui avait croisé le mathématicien notamment dans le Larzac, "on peut dire que les zadistes à Sivens ou à Notre-dame-des-Landes sont les enfants de Grothendieck", affirme-t-il sur Libération.fr.