Les deux jeunes filles roms grièvement blessées de deux coups de fusil par René Galinier, à son domicile en 2010, alors qu'elles venaient cambrioler sa maison, ont livré jeudi, devant les assises de l'Hérault, leur récit des circonstances de ce drame.
A la barre, au 2e jour du procès en assises, les 2 jeunes victimes racontent leurs versions des faits.
"J'ai sonné deux ou peut-être trois fois. Je pensais qu'il n'y avait personne (...). Si j'avais entendu le moindre bruit, je serais partie. Puis j'ai vu une porte-fenêtre entrouverte. Je suis rentrée pour chercher ce que je pouvais afin de revendre. Je le regrette mais j'avais un enfant de 6 mois", a raconté Marina Petrovic, 25 ans.
Je me suis agenouillée devant une commode (...). C'est là que je l'ai vu avec son arme. J'ai tout laissé tomber. Il a parlé. Je ne sais pas quoi. Il a tiré tout de suite", a-t-elle ajouté.
Elle a ensuite affirmé avoir reçu des coups de crosse à la tête: "Mais je n'ai pas senti car j'avais trop mal" au ventre, l'endroit où elle a été touchée par le coup de fusil.
"Je n'ai pas tapé avec le fusil" affirme l'accusé
Le médecin légiste, Laurent Boismenu, n'a cependant pas confirmé ces coups à la tête, expliquant que les médecins urgentistes lors de la prise en charge des victimes s'étaient attachés d'abord aux blessures vitales, selon leur rapport. L'accusé avait également nié mercredi avoir porté des coups à la tête.
Le médecin légiste, qui avait examiné plus tard les deux jeunes femmes, a en revanche souligné les blessures "gravissimes" consécutives à des tirs à moins de trois mètres et les nombreuses séquelles qui en résultent.
Sanela Miljak, la deuxième blessée, 16 ans, a elle d'abord voulu éluder ses liens avec son ainée. Elle a aussi réfuté l'hypothèse selon laquelle on l'avait envoyée cambrioler.
J'ai connu Marina ce jour-là à la plage", a-t-elle ainsi menti.
Il a alors fallu une virulente intervention du président Régis Cayrol et de sa mère Valeria pour qu'elle finisse par avouer "avoir déjà commis des cambriolages avec Marina" pour de la nourriture et "des vêtements pour moi".
Quant aux coups de feu, cette adolescente qui faisait beaucoup plus que ses 11 ans, le 5 août 2010, selon le médecin légiste, n'en a pas beaucoup de souvenirs. Dans son esprit, il reste René Galinier en colère, ses mains qu'elle met devant les yeux et "le coup sur la tête".
Reportage F3 LR : E.Jubineau et N.Chatail
3 témoins retrouvés dans la salle d'audience
Autre fait marquant du jour, une suspension d'audience, cet après-midi, car la cour d'assises a découvert que 3 témoins censés attendre hors de la salle d'audience, avant de déposer à la barre, avaient finalement suivi les débats dans la salle d'audience, depuis le matin.
Les réquisitions et le verdict sont prévus vendredi.