Le procès en appel de Mickaël Valarcher s'est ouvert ce lundi. L'homme a tué sa compagne, Marine Dupuy de 18 coups de couteau avant de l'égorger en août 2014 à Saint-Laurent de La Cabrerisse, près de Narbonne dans l'Aude. Il avait été condamné à 24 ans de réclusion en première instance.
Mine et tenue sombre, l'accusé comme recroquevillé sur lui-même ne lève que rarement la tête. Mickaël Valarcher est rejugé en appel pour avoir sauvagement tué sa compagne Marine Dupuy, le 18 août 2014 à Saint Laurent de Cabrebisse dans l'Aude, parce qu'elle voulait le quitter.
La jeune femme a été poignardée. Lardée de 18 coups de couteau avant d'être égorgée devant des témoins impuissants, alertés par les cris de la victime.
Après le drame, l'accusé a roulé une cigarette et appelé la mère de la victime en lui disant : "Voilà, j'ai fait ce que j'avais à faire".
Fureur mortelle
Un crime dont l'accusé n'aurait mesuré l'atrocité qu'à l'ouverture de son premier pocès devant les assises de l'Aude en novembre 2017, précisent les experts-psychiatres venus témoigner en ce premier jour d'audience.Convaincu de l'infidélité de sa compagne et ne supportant pas la rupture, l'homme, a dit aux médecins avoir alors "été animé d'une fureur mortelle impossible à contrôler" . "J'ai vu rouge. C'est comme si j'étais en dehors de mon corps. Je ne pouvais plus m'arrêter ", dira-t-il aux experts venus l'examiner en détention.
Il est décrit comme quelqu'un de dépressif et d'auto-centré. Il parle tellement de lui qu'à l'ouverture de l'audience, le président de la Cour d'assises finira par l'interrompre.J'ai vu rouge. C'est comme si j'étais en dehors de mon corps. Je ne pouvais plus m'arrêter
Lorsqu'on l'interroge, il ne répond que partiellement aux questions et répète en boucle : " J'angoisse, je ressasse, je pense beaucoup à Marine et à sa famille".
Sur le banc des parties civiles qui se voient infliger un nouveau procès, Daniel Dupuy, le père de la victime ne quitte pas des yeux l'accusé et ne croit pas une seconde que sa peine et ses larmes soient sincères.
Les parties civiles veulent qu'il s'explique
"On sait ce qu'on a vécu et ce que l'on va revivre au niveau psychologique. Il faut en plus soutenir la plus jeune soeur de Marine qui a tenu à assister au procès. On voudrait à présent qu'il parle et qu'il dise comment il a pu en arriver là. Quel est l'élément déclencheur ... On voudrait qu'il soit plus lourdement condamné et ait une peine de sûreté par rapport à sa dangerosité", ajoute Daniel Dupuy.Vies détruites
"Quand il est rentré dans le box, j'ai eu beaucoup de haine et c'est retombé après. Je n'ai pas de pitié pour lui. Il a détruit ma vie, celle de ma famille et de mes amis. Il faut qu'il comprenne qu'il a mis fin à notre vie".Daniel Dupuy a écrit au président de la République et au Garde des Sceaux pour raconter son histoire.
"Perdre sa fille c'est inimaginable mais maintenant je veux témoigner pour faire avancer la cause des victimes de violences. Je suis un homme d'action et c'est ce qui me tient en vie et me fait repartir et parce que mes deux autres enfants m'ont demandé de ne pas baisser les bras. La meilleure façon de lutter c'est de s'exprimer et être auprès des gens qui en ont besoin pour lutter contre ce fléau", ajoute le père de Marine.Perdre sa fille c'est inimaginable, mais maintenant je veux témoigner pour faire avancer la cause des victimes de violences
Le procès doit se poursuivre jusqu'au mercredi 18 décembre 2019. Le verdict est attendu le même jour.