Un rapport remis en décembre 2022 pointe du doigt le manque de femmes en politique. L’observatoire régional de la parité d’Occitanie lance un appel pour plus d’inclusion et de représentativité. L’instance plaide pour un “acte II” de la parité.
Elisabeth Borne, première femme cheffe du gouvernement, une première depuis trois décennies. Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, un fait sans précédent. Carole Delga, présidente de la région Occitanie élue depuis 2016. Là encore, une performance qui a fait date.
À ce jour, ces trois femmes de pouvoir occupent trois postes à haute responsabilité politique. Pourtant, la vie politique française est encore bien loin de la parité et reste majoritairement masculine. C’est notamment ce que relève un rapport rendu par le Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes (HCE) le 14 décembre 2022.
Pour un “acte II” de la parité en politique
Dans ce même rapport, le HCE dresse un état des lieux de la parité en politique. Pour y parvenir, tous les lieux de pouvoir au niveau national ont été passés au crible. Selon l’instance, les lois sur la parité en politique ont permis des "progrès considérables" depuis 1999.
Mais près de 25 ans après, le bilan est mitigé. “Ce processus s'essouffle", remarque le HCE, qui a présenté des préconisations "tant sur le plan constitutionnel, législatif et réglementaire que culturel". Objectif : "mener un acte II pour la parité".
Cette demande est aujourd’hui reprise par l’observatoire régional de la parité d’Occitanie, basé à Montpellier. “Il est temps de mettre en place un acte II de la parité !”, martèle l’instance dans un communiqué publié samedi 4 février.
L'ensemble des formations politiques les présentent systématiquement dans les 100 circonscriptions les plus défavorables.
Rapport du Haut Conseil à l'Égalité entre les Femmes et les Hommes
Perdues d’avance
Mais d'autres conclusions du rapport interpellent. Malgré un nombre record de femmes candidates aux élections législatives de 2022, le HCE a relevé une stagnation de la proportion d'élues. Seules 215 femmes ont été élues députées lors du dernier scrutin, représentant ainsi 37,3% des parlementaires siégeant à l'Assemblée nationale. Et cela n’est pas dû au hasard. Selon l’enquête du HCE, “l'ensemble des formations politiques les présentent systématiquement dans les 100 circonscriptions les plus défavorables."
“On connaît bien ces procédés”, fustige de son côté Geneviève Tapié dans un communiqué. Pour la présidente de l'observatoire régional de la parité d’Occitanie, “on positionne les postulantes dans des circonscriptions ingagnables. Ailleurs, les hommes cèdent essentiellement la place de maire dans les petites communes sans moyen”.
Partant de ces constatations, l’observatoire plaide pour de vraies politiques de lutte contre le sexisme. Selon l’instance, “combattre le sexisme aujourd’hui, c’est d’abord reconnaître que le déficit du partage du pouvoir est bien l’élément constitutif à la levée des freins qui gangrènent l’expression de notre démocratie”.