Commando cagoulé à la fac de droit de Montpellier : le parquet requiert la confirmation des peines

Professeur agrégé à la faculté de Montpellier, il avait participé à l'évacuation violente des étudiants occupant le site, en 2018. En appel, le parquet a requis la confirmation de la condamnation de Jean-Luc Coronel à six mois de prison ferme en première instance.

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"C'est le doyen qui a coordonné l'opération, qui l'a pensée". Devant la Cour d'appel de Montpellier, sa version des faits n'a pas changé. Jean-Luc Coronel reconnaît être entré parmi les premiers dans l'amphithéâtre occupé mais le professeur d'histoire du droit maintient avoir agi sous l'autorité légitime du doyen. 

"Rien ne saurait justifier que l'on se substitue à l'autorité publique", lui a répondu l'avocat général. Pour mémoire, à l'époque, le préfet de l'Hérault s'était pourtant prononcé contre une intervention de la police. Le parquet a donc requis la confirmation de sa condamnation à six mois de prison ferme en première instance. Il a en outre réclamé la confirmation de l'interdiction de toute fonction publique pendant un an décidée en première instance.

"Une peine de mort professionnelle" selon son avocat

"Une telle interdiction, même pour une période limitée, équivaut pour un fonctionnaire à la radiation, ça serait la peine de mort professionnelle", a plaidé, Laurent Libelle, son avocat. "C'est sa tête que je mets entre vos mains", a-t-il lancé aux juges.

L'avocat de Jean-Luc Coronel a aussi estimé qu'il fallait tenir compte du "contexte", expliquant que les occupants de l'amphithéâtre étaient loin d'être tous de "gentils étudiants" mais pour certains des "militants professionnels".

Violemment expulsés en 2018

Sur les sept prévenus reconnus coupables le 2 juillet 2021 par le tribunal correctionnel de Montpellier, seuls quatre avaient fait appel. Condamné à 18 mois de prison avec sursis pour avoir commandité cette violente opération, l'ex-doyen de la faculté, Philippe Pétel, n'en fait pas partie.

Dans un contexte de contestation sociale, une dizaine d'étudiants et militants qui occupaient un amphithéâtre de la faculté de droit avaient été violemment expulsés, dans la nuit du 22 au 23 mars 2018. Cagoulés pour certains, leurs agresseurs étaient armés de planches, voire d'un pistolet à impulsions électriques.

Prison ferme requise

Le parquet a également demandé à la cour de manitenir les peines infligées à trois autres membres de ce commando. A commencer par Patricia Margand, la compagne de jean-Luc Coronel, soupçonnée d'avoir recruté les autres membres du commando. Elle a reconnu s'être rendue à la faculté de Montpellier le jour des faits. Et si elle était entourée de quelques connaissances, c'est pour sa sécurité. Là encore l'avocat général a réclamé la confirmation de sa condamnation à 14 mois de prison, dont six ferme.

Martial Roudier, fils du fondateur de la Ligue du Midi, un groupuscule identitaire, a nié être jamais rentré dans la fac de droit. Là encore, l'avocat général a pourtant réclamé la confirmation de sa peine d'un an de prison ferme.

Ex-militaire, Vincent Thierry a lui revendiqué sa participation, estimant avoir "mis un peu de bien dans un grand désordre". Le parquet a requis la confirmation de sa condamnation à 12 mois de prison, dont six ferme.

Délibéré au 28 février 2023

En début de matinée, une trentaine de personnes ont manifesté devant la cour pour s'opposer à sa réintégration à l'université de Montpellier, lui reprochant de véhiculer des idées d'extrême droite. Après neuf heures d'audience, la cour d'appel de Montpellier a mis sa décision en délibéré au 28 février prochain.


Avec AFP.

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