Quatre personnes sont jugées en appel ce vendredi 9 décembre, après l'intrusion d'un commando cagoulé à la faculté de droit de Montpellier, en mars 2018. De nombreuses personnes se sont réunies ce matin pour protester contre la réintégration d'un professeur, faisant partie des agresseurs.
Un procès très attendu. Jean-Luc Coronel de Boissezon, ancien professeur de la faculté de droit de Montpellier (Hérault), et trois autres personnes comparaissent en appel ce vendredi 9 décembre. Ils sont jugés devant le tribunal correctionnel dans le cadre de l'affaire de l'intrusion d'un commando cagoulé au sein de la faculté, en mars 2018.
Le 2 juillet 2021, sept personnes sont condamnées à de la prison ferme en première instance par le tribunal correctionnel de Montpellier. Philippe Pétel, le doyen de la faculté de droit de l'époque, est condamné à 18 mois de prison avec sursis, tandis que Jean-Luc Coronel de Boissezon, qui a participé au commando, écope de six mois ferme, une peine effectuée à domicile.
C'est donc le procès en appel de cette condamnation qui se joue ce vendredi 9 décembre. Un comité d'accueil s'est formé dès 8 heures pour protester contre le potentiel retour du professeur de droit au sein de la faculté de droit.
En effet, en parallèle de la partie pénale, une procédure administrative est en cours. Si Jean-Luc Coronel de Boissezon a initialement été exclu de l'enseignement public en 2019, sa peine a finalement été réduite à quatre ans d'interdiction d'exercer. Théoriquement, il pourrait ainsi reprendre sa place dès février 2023. Une réintégration très mal vécue par ses anciens collègues et les étudiants, venus en nombre pour dénoncer cette décision.
Un retour dès mars 2023 ?
Dans la nuit du 22 au 23 mars 2018, une cinquantaine d'étudiants grévistes occupe un amphithéâtre, pour protester contre la loi ORE. Un commando d'une dizaine de personnes, composé de membres d'un groupuscule d'extrême droite, s'introduit dans la salle et agresse les élèves, à coups de matraques et de bâtons. Plusieurs étudiants sont blessés lors de cette attaque, piégés par les grilles fermées de la faculté.
Rapidement, les élèves accusent des professeurs d'avoir participé à ce commando, parmi lesquels Jean-Luc Coronel de Boissezon. Philippe Pétel, accusé de complicité, démissionne dès le 23 mars 2018.