C'est à l'issue d'un vote serré et de 6 heures de réunion en visioconférence que l'Université Paul-Valéry de Montpellier a décidé d'organiser à distance les examens du second semestre pour ses 21 000 étudiants. Des ordinateurs et des accès internet seront fournis à ceux qui n'en ont pas.
Six heures : c'est le temps qu'aura duré, en visioconférence, le dernier Conseil des Etudes et de la Vie Universitaire de l'Université Paul Valéry de Montpellier, au cours duquel il a été décidé d'organiser les examens du second semestre "à distance", compte tenu de la pandémie de coronavirus.
Les organisations étudiantes pour la neutralisation du second semestre
De l'aveu même de Julien Vidal, son vice-président :
Le vote a été très serré. Les organisations étudiantes souhaitaient la neutralisation du second semestre par transfert de la moyenne du premier. Mais ce n'était pas possible : notre rôle est d'évaluer les connaissances acquises et nous avions des recommandations en ce sens de la part du ministère.
Deux périodes d'examens à distance
Les 21 000 étudiants de la Faculté de Lettres de Montpellier plancheront donc depuis leur lieu de confinement, du 6 au 30 mai, puis du 3 au 20 juin. Au préalable, une vaste enquête a été menée auprès d'eux par sms, via les numéros de téléphone qu'ils avaient indiqués dans leurs fiches d'inscription, avec rappel téléphonique systématique.
Des prêts d'ordinateurs pour éviter la fracture numérique
Objectif : identifier les étudiants en mal de matériel informatique ou de connexion. Au final, 1 400 à 1 500 jeunes se verront prêter des ordinateurs, des cartes SIM avec data ou des clés 4G.
243 ordinateurs sont issus de dons de la Région, 285 autres ont été achetés ou proviennent des stocks de l'Université.
Envoi par courrier en zone blanche
Ils seront récupérés à l'issue des examens et réattribués l'année suivante aux étudiants qui en auront besoin. Pour ceux qui vivent en zone blanche (une quarantaine d'étudiants selon l'Université), les sujets seront communiqués par la Poste ou par téléphone et les copies seront à renvoyer par courrier, les délais d'acheminement étant pris en compte.
Questions aléatoires et logiciel anti-plagiat contre la triche
Reste la question d'une éventuelle triche : à distance, l'Université Paul Valéry reconnaît que la tentation sera grande. Forte d'une première expérience en 2018 pendant le blocage lié aux réformes dans l'enseignement supérieur, elle a donc mis en place des garde-fous, que détaille Julien Vidal :
Pour ce qui est du contrôle de connaissances et des QCM, la solution la plus simple, c'est de mettre l'examen en temps limité, avec des séries de questions aléatoires différentes pour chaque étudiant.
Pour les dossiers ou dissertations à rédiger sur un temps plus long, nous nous appuierons sur un logiciel d'analyse de plagiat pour tous les documents qui seront déposés en ligne et les étudiants auront un retour sur les taux de similitude rencontrés dans leurs copies.
On sait qu'il y aura quand même de la fraude, mais la situation est exceptionnelle.
D'autres universités toujours dans l'incertitude
Si les choses sont donc décidées à la Faculté de Lettres montpelliéraine, d'autres universités sont encore dans l'expectative. Ainsi l'Université de Montpellier, qui regroupe 49 000 étudiants en sciences, technologies, activités physiques et sportives, médecine, pharmacie, droit, sciences politiques, économie ou encore gestion, n'a pas encore arrêté les modalités de ses examens de fin d'année. Ils devaient initialement se tenir de la mi-mai à la mi-juin.
Décision le 20 avril à l'Université de Montpellier
Contactée, l'Université de Montpellier indique avoir encore "besoin d'un éclairage du ministère", notamment pour l'organisation du concours de fin de 1ère année de médecine (PACES). Elle espère encore que certains examens pourront se tenir en présentiel et devrait prendre une décision lundi 20 avril.