Porté aux nues pendant le confinement, le livre est le grand absent des mesures du gouvernement en faveur de la culture. Dans une tribune publiée il y a quelques jours, un collectif d'auteurs, éditeurs et libraires demande un plan de relance . Parmi eux, deux librairies montpelliéraines.
" Monsieur le président, n'oubliez pas le livre !" Plus de 600 acteurs du secteur demandent un plan de relance pour ne pas couler définitivement.
Un appel au secours signé par la librairie Sauramps à Montpellier. Rachetée il y a 3 ans après un redressement judiciaire, elle tente toujours de résorber son déficit. La crise a stoppé net tous ses efforts !
On a connu une période de restructuration, explique la directrice Florence Doumenc, et puis, l'année dernière, on a subi, comme tous les commerces, l'épisode Gilets Jaunes qui nous a mis à mal sur notre activité commerciale. Le Coronavirus en plus... ça commence à faire beaucoup !
La librairie emploie une centaine de salariés. En 2017, elle avait licencié 20 personnes pour se redresser.
Deuxième signataire à Montpellier, Waldeck Moreau, gérant de l'enseigne "Opuscule". La librairie ne compte aucun salarié, mais se retrouve néanmoins en grande fragilité !
Ouverte il y a un an, son gérant a juste réussi à payer le loyer le mois dernier !
Le livre a été d'un grand réconfort pendant le confinement pour beaucoup de gens. Bien entendu, c'est difficile pour tout le monde. Mais nous, on est faibles, car on a de toutes petites marges ! Pour s'en sortir, il faut vraiment fidéliser les clients, organiser des rencontres, travailler comme un forcené.... Les contraintes du confinement nous ont vraiment fait mal.
Egalement auteur de polars, Waldek s'inquiète aussi pour les écrivains et les sorties reportées. Il craint un contrecoup de la crise dans les mois prochains.
Pendant le confinement, sa petite librairie a bénéficié du soutien des lecteurs qui l'ont aidé financièrement à ne pas sombrer. Aujourd'hui, c'est lui qui lance une action de solidarité baptisée "Livre suspendu".
Il s'agit pour ses clients de payer un livre peu plus cher. La somme récoltée profitera à un étudiant précaire pour l’achat d’un ouvrage de son choix. De son côté, la librairie s’engage à abonder à hauteur de 10% du montant chaque mois.