A Montpellier, 600 personnes, en majorité des Roms de Roumanie, vivent dans des bidonvilles. Le plus grand d’entre eux, celui de Celleneuve, est en cours d'évacuation depuis ce lundi 25 avril. Ses habitants sont relogés, pour 2 ans, dans un village de transition.
Le camp de Roms de Celleneuve est le plus grand de Montpellier. Il est longé par une grande avenue, où passe la ligne 3 du tramway. Il est situé juste à côté d'un site de recherche et développement de l'entreprise pharmaceutique Sanofi. Au fond, un immeuble neuf, dont la vue donne directement sur le bidonville. Un bidonville de tôles et de vieilles caravanes, de cabanes sans fenêtre, jonché d'ordures et de carcasses de voitures.
Depuis ce lundi 25 avril en début de matinée, 62 familles, soit 165 personnes dont 85 enfants, font leur valise et prennent leurs effets personnels. La plupart sont des Roms de Roumanie venus de la ville de Deva, près de Timisoara. Ils vivent ici depuis plus de 10 ans. C'est le premier matin d'une opération qui doit durer trois jours.
Déjà ce lundi, 17 familles ont commencé à quitter le camp, soit un tiers de la population du bidonville.
Un village de transition
Huit familles ont déjà été relogées dans des logements sociaux. Les autres familles s'installent aujourd'hui de façon temporaire, pour une période de deux ans maximum, dans le village de transition de la Rauze, un quartier situé entre deux autoroutes, au Sud de Montpellier.
Sur place, les familles seront logées dans des bungalows modulables de 35 m2. Les habitations sont constituées de deux pièces pour quatre personnes, avec l'eau courante, l'électricité, une cuisine, une douche et un WC individuels.
Il leur sera proposé des activités communes pour faciliter leur insertion, comme des cours de français ou des aides dans leurs démarches administratives.
Dans le projet initié en consultation avec les familles de Roms et les travailleurs sociaux, les lieux seront gardés par du personnel de surveillance. Les règles de vie prévoient zéro alcool dans les espaces communs, pas d’invités pour la nuit, pas de musique le soir ni de véhicules à l’intérieur du village.
Une installation contestée
Au mois de janvier dernier, 200 riverains ont manifesté devant la préfecture contre l'installation de ce village.
Des riverains qui dénonçaient des décisions hâtives et prises dans l'urgence, sans concertation.
Ici on est entre deux autoroutes, la station TGV, la centrale à béton... Et en plus on va nous installer 180 roms dont une centaine d'enfants !
Philippe Merican Maraîcher le 8 janvier 2022
"Nous n'avons rien contre les roms, mais vouloir les installer entre le quartier de la Rauze, qui est un quartier résidentiel, et celui de la Céreirède, c'est absurde. C'est une bande de terre très exigüe, le gazoduc passe par là, l'endroit est en zone inondable, le pont de l'autoroute fait barrage" expliquait devant nos caméras Patrice Rigault, un riverain excédé.
Les habitants devraient quitter le village de La Rauze au fur et à mesure vers des logements plus durables. Et dans 18 mois, le village devrait fermer ses portes.
Le camp de Celleneuve va être démantelé, un démantèlement qui prendra environ deux mois.