Colère des agriculteurs : rassemblements, bâchage de radars, filtrage de la circulation... les premières opérations à Nîmes et Montpellier

•Publié le 18/11/2024 à 10h15 •Mis à jour le 18/11/2024 à 18h41

C'est ce lundi 18 novembre en fin de matinée que s'est déroulé la première grosse action des agriculteurs de l'Hérault. Ils se sont donnés rendez-vous à Montpellier pour un rassemblement devant la préfecture. Ce lundi soir, ce sont les agriculteurs du Gard qui sont réunis à Nîmes. Quelle mobilisation, quelles revendications... On fait le point dans cet article.

Ce qu'il faut savoir

Ce lundi 18 novembre, les agriculteurs passent à l’action. En colère face aux contraintes qui pèsent sur leur profession, ils se sont rassemblés en fin de matinée devant la préfecture à Montpellier pour faire entendre leurs revendications. Ce lundi soir, c'est du côté de Nîmes qu'ils entendent manifester. Quel est l’ampleur de cette mobilisation ? Quelles sont leurs demandes ? Suivez en direct cette journée de mobilisation.

Appel à la mobilisation nationale : la FNSEA lance une série d'actions dès ce lundi, suivie par la Coordination rurale à partir du 19 novembre.
Motifs de colère : le traité UE-Mercosur, accusé de fragiliser l'agriculture européenne, et la revendication de revenus décents pour les agriculteurs.
Contexte tendu : dix mois après une première crise, des actions coup de poing menées ces dernières semaines annoncent un mouvement d'ampleur.
Une manifestation est en cours devant la préfecture de l'Hérault ce lundi depuis 11 heures.
Les agriculteurs annoncent le blocage de la frontière entre la France et l'Espagne au péage du Boulou, sur l'Autoroute A9, dès demain, mardi 19 novembre, dans l'après-midi
La ministre de l'agriculture Annie Genevard a annoncé lundi en fin de matinée des mesures pour améliorer la trésorerie des agriculteurs

Le Live

Annoncé depuis plusieurs semaine, le mouvement de protestation des agriculteurs démarre ce lundi 18 novembre.

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C'est parti pour la mobilisation des agriculteurs du Gard. Vers 17h30, ils étaient un peu moins d'une centaine sur le rond-point Saint-Césaire à Nîmes, comme a pu le constater France 3 Occitanie. Ils prévoient d'installer un barrage filtrant des camions à la centrale Auchan.
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Après Montpellier, ce sont les agriculteurs du Gard qui entendent se mobiliser ce lundi 18 novembre.
Dans le Gard, la FDSEA lance l’opération "Chouette" ce lundi soir, une mobilisation destinée à rappeler "la colère et le désespoir du monde agricole aux autorités", explique son président, David Sève. Parmi les 120 revendications nationales, il en souligne quatre "essentielles et vitales" : la prise en compte des calamités agricoles, la défiscalisation des primes d’arrachage, l’aide aux agriculteurs les plus en difficulté et les contraintes sur les phytosanitaires. Il évoque également des sujets comme "les vaccins pour la fièvre ovine et le Mercosur". Ce soir, les agriculteurs envisagent d’allumer un feu avec "des pneus et des souches" au rond-point de Saint-Cézaire, tout en filtrant les camions qui approvisionnent les centrales pour vérifier "d’où viennent les produits".
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Présents sur la place de la Comédie, les agriculteurs ont bâché la statue des "3 Grâces". Ils ont également déversé une petite quantité de fumier sur une bâche.
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Les agriculteurs quittent la préfecture pour se rendre sur la place de la Comédie, comme ont pu le constater les journalistes de France 3 Occitanie présents sur place.
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Les agriculteurs se rendent sur la place de la Comédie à Montpellier
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Devant les agriculteurs rassemblés sur la place du Marché aux Fleurs, le préfet de l’Hérault, François-Xavier Lauch, a pris la parole avec un porte-voix pour expliquer les échanges qu’il a eus avec la délégation reçue un peu plus tôt dans la matinée. "J’ai reçu 5 sur 5 le message, le cœur de votre mobilisation aujourd’hui, qui porte sur le Mercosur et la question des échanges internationaux", a-t-il déclaré. Il a également assuré que le refus de cet accord, exprimé par les agriculteurs, serait transmis aux plus hautes instances : "le président de la République s’est exprimé à ce sujet il y a quelques heures, et je ferai remonter votre message."
Le préfet a ensuite rappelé les aides apportées par l’État pour soutenir le secteur agricole dans le département. "L’année dernière, 49 millions d’euros ont été versés aux viticulteurs. Cette année, le dégrèvement de la taxe sur le foncier non bâti est engagé dans ce département : 6,4 millions d’euros que vous n’aurez pas à payer d’ici au 31 décembre", a-t-il précisé, soulignant que l’Hérault figure parmi les premiers départements à avoir mis en œuvre cette mesure. Il a également évoqué l’arrachage définitif, sans donner davantage de détails à ce moment-là.

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Le préfet de l'Hérault s'exprime devant les agriculteurs
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"Nous nous sommes mis d'accord avec BPI France et le secteur bancaire pour (...) la mise en œuvre de dispositifs bancaires de soutien à la trésorerie", a déclaré ce lundi, dans une vidéo publiée sur X, la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard.Deux dispositifs sont ainsi annoncés. Le premier vise les agriculteurs confrontés à des difficultés conjoncturelles. Ils pourront bénéficier d’un prêt à taux réduit de 1,75 % pour un emprunt de 50 000 euros. Les jeunes agriculteurs, installés depuis moins de cinq ans, profiteront d’un taux encore plus avantageux, abaissé à 1,5 %.
Le second dispositif concerne les exploitations en difficultés structurelles. Un prêt, aux mêmes taux, pourra atteindre 200 000 euros, avec une garantie de l’État à hauteur de 70 %. "J’espère ainsi que les difficultés de trésorerie auxquelles sont confrontés de nombreux exploitants agricoles, soit à cause des crises sanitaires ayant touché leur élevage, soit en raison des conditions météorologiques qui ont affecté les rendements ces derniers mois, trouveront des solutions. J’espère sincèrement que ces dispositifs, que vous attendez et sur lesquels nous avons travaillé avec vos représentants professionnels, vous apporteront les réponses nécessaires", a souligné la ministre. Ces mesures interviennent en pleine journée de mobilisation organisée par la FNSEA et les JA.
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Le préfet de l'Hérault a reçu une délégation d'agriculteurs. Il est sorti et vient à la rencontre des autres agriculteurs présents devant la préfecture. De nombreux journalistes sont présents également.
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Un agriculteur de la FDSEA de l'Hérault, porte-voix en main, s'exprime devant la préfecture : "quand on a 50 ans comme moi, on est presque soulagé de voir ses enfants partir travailler ailleurs plutôt que de reprendre l’exploitation. Il reste si peu d’agriculteurs… On a vécu le plus grand plan social de notre histoire : 1,2 million d’agriculteurs ont disparu."
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Une délégation a été reçue en préfecture. Les représentants espèrent convaincre le préfet de venir à leur rencontre pour échanger et lui montrer "la vraie vie" qu’ils vivent sur leurs exploitations. "Toujours dans le respect, comme à notre habitude", précise un porte-parole.
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Mercosur mais pas seulement... On vous rappelle les principales revendications des agriculteurs :
La FNSEA et les Jeunes agriculteurs (JA) appellent à la mobilisation, notamment pour dénoncer l'accord entre l'UE et les pays du Mercosur, l'accord de libre-échange avec l'Amérique du Sud, que la Commission européenne souhaite signer avant la fin de l'année. Frappés par de mauvaises récoltes et l'émergence de maladies animales, les agriculteurs déplorent également le retard dans la mise en œuvre de certains des 70 engagements pris l'hiver dernier par le précédent gouvernement après la mobilisation de début 2024.