Etudiants sans master à Montpellier : "l'université, une institution très conservatrice" selon le syndicat SCUM

Une vingtaine d'étudiants sont privés de master à l'université Paul-Valéry de Montpellier, selon le syndicat SCUM (Syndicat de combat universitaire de Montpellier), qui a de nouveau manifesté ce mercredi 29 septembre.

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Le SCUM continue son combat lancé depuis cet été. Ce mercredi 29 septembre à 14 heures, des étudiants toujours sans master et des membres du syndicat SCUM (Syndicat de combat universitaire de Montpellier) ont manifesté devant la présidence de l'université Paul-Valéry de Montpellier pour tenter d'avoir gain de cause.

Selon le SCUM, une trentaine d'étudiants montpelliérains ayant obtenu une licence ont fait leur rentrée sans avoir été acceptés en master. Plus de 20 le sont à Paul-Valéry. Le manque de place et le manque de niveau sont invoqués pour justifié cette non-sélection en master.

"Les professeurs refusent des étudiants de leur propre université, à qui ils ont accordé la licence. Et ils avancent l'argument du niveau insuffisant ? Ils seraient aptes pour obtenir leur licence mais pas pour aller en master ?" s'interroge Fabien, élu du SCUM au conseil d'administration de Paul-Valéry.

La direction de Paul-Valéry s'inscrit en faux

Les premières manifestations ont eu lieu début septembre. Le mouvement a grandi, un rendez-vous a eu lieu avec le Rectorat et la fac de science "s'est engagée à formuler une proposition de master pour ceux dont tous les choix avaient été refusés", précise Fabien, opposé comme le SCUM, à la sélection en licence comme en master.

Le SCUM se livre à des actes inacceptables envers des enseignants de notre établissement.

Anne Fraïsse, présidente de Paul-Valéry 3, dans un communiqué

Mais à Paul-Valéry, la direction est inflexible selon le syndicat, dont certains membres, accompagnés des étudiants lésés, ont rencontré des professeurs, responsables de masters. "Je pourrais te prendre mais je n'en ai pas envie", aurait dit une enseignante à un élève, selon le SCUM. Des propos démentis par la direction de l'université, qui a publié un communiqué mercredi 22 septembre. "Le SCUM se livre à des actes inacceptables envers des enseignants de notre établissement : affichage de noms de professeurs ainsi livrés à la vindicte populaire, demandes insistantes auprès de nos secrétariats, irruption dans des cours dans le but de faire pression sur les enseignants...", écrit Anne Fraïsse, présidente de l'université Paul-Valéry 3.
Le syndicat assume se démener pour trouver une place pour chacun des étudiants, mais dément avoir fait preuve de violence. Il a porté plainte pour diffamation publique.

Dans ce même communiqué, Anne Fraïsse indique notamment que sur les 21 étudiants, "6 avaient déjà une réponse positive", "2 n'ont pas fourni les pièces nécessaires au dossier", "un a un avis favorable mais fait comme si tous ses voeux avaient été refusés"... Cinq étudiants qui ont obtenu une licence à Paul-Valéry n'ont toujours pas de place en master. "Refus ou liste d'attente", précise l'université.

En 2020, un étudiant avait eu gain de cause après une grève de la faim

En attendant une éventuelle régularisation de leur situation, ces élèves, pour la grande majorité étrangers, vont en cours pour éviter de prendre du retard et assistent à d'autres cours en visio. Problème, sans inscription en master, ces étudiants de nationalité étrangère ne peuvent pas renouveler leur titre de séjour, demander une bourse et un logement CROUS (Centre régional des œuvres universitaires et scolaires).
"Ils sont jetés à la rue par leurs enseignants", juge Fabien, qui estime qu'inscrire 22 étudiants en plus sur les 22 000 que compte l'université n'a rien d'insurmontable. "Ils ne vont pas perturber l'équilibre de l'université. Quand il faut ouvrir une filière d'excellence, on y arrive toujours ! Le but de l'université est de former un maximum de personnes.".

Plus globalement, Fabien dénonce cette "vision élitiste" des universités où "les plus précaires et les étrangers" trinquent. "On demande que l'université mette en place des moyens pédagogiques, qu'elle évolue et se transforme et accorde davantage de place au distanciel", ajoute-t-il. "C'est une institution très conservatrice qui a du mal à évoluer."

Fabien et le SCUM vont continuer à se mobiliser pour tenter de trouver une issue à cette vingtaine d'étudiants. En 2020, un étudiant avait trouvé une place en master de droit après cinq jours de grève de la faim.

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