Fêtes de Pâques : dans les coulisses d'un artisan amoureux du chocolat et de la tradition

Industriel ou artisanal, blanc, au lait ou noir, difficile de résister aux chocolats pour Pâques. A Montpellier, nous avons vérifié cet attrait gourmand et traditionnel chez un artisan chocolatier. Depuis le début de la semaine, sa boutique ne désemplit pas.

A première vue, la technique pour réaliser des objets en chocolat paraît simple. Il suffit de faire fondre du chocolat et de le tapisser dans un moule. Mais pour réaliser le bestiaire idéal de Pâques, sauf à être un pro, c'est un peu plus compliqué.

Si vous n'êtes pas à la bonne température, le gras et le maigre se séparent et votre chocolat blanchi et c'est raté. Là, on est à 30°C. C'est bon !

Rodolphe Bascou, chocolatier à Montpellier depuis 1986.

Depuis quelques jours, cet artisan de Montpellier n'enlève plus son tablier. Oeufs, poules, lapins, cloches, il a même du mal à les recenser. "Avec ma fille, en 2 jours, on en a fait 300, non plutôt 350 bêtes et oeufs, cela fait beaucoup mais il faut cela pour les clients gourmands" ironise le chocolatier.

Le chocolat ne connait pas la crise !

Dans le magasin, la file des clients est ininterrompue. A 90 euros le kilos, il s'agit tout de même d'une petite folie. Mais Pâques ce n'est qu'une fois dans l'année et l'amour du chocolat a ses raisons que la raison ignore.

Une cliente nous dit : "je viens pour mon fils qui aime le chocolat noir, pur, pur pur", l'autre avoue : "je viens seulement pour Pâques et Noël car sinon j'en mange trop, bien trop".

Dans la boutique, Marie-Laure Bascou fait les comptes.

Pâques, c'est 25% du chiffre d'affaires et Noël près de 60%, la vente chez nous, c'est très saisonnier.

Marie-Laure Bascou, chocolaterie "le diamant noir".

Noël, Pâques... Quand c'est l'heure, c'est l'heure. On offre aussi du chocolat pour la Saint-Valentin, la fête des mères, des grand-mères ou pour les anniversaires. Bref, les occasions ne manquent pas. Et malgré l'inflation, les artisans sont loin d'être les derniers à tirer leur épingle du jeu.

"Quand j'ai ouvert, on me disait que j'avais 100 ans de retard car je travaillais à l'ancienne, comme un artisan, un vrai chocolatier. Et maintenant, je suis à la mode, c'est rigolo" s'amuse Rodolphe Bascou.

Chaque année, un Français mange un peu plus de 7 kilos de chocolat. Et la semaine de Pâques représente la moitié des ventes annuelles.