L’oenotourisme connaît un fort développement. Accueillir et proposer des activités autour du vin aux touristes sauvent la mise aux vignerons mis en difficultés par la crise sanitaire.
Avec la crise sanitaire, l'annulation des salons et la fermeture des restaurants, les vignerons indépendants sont en difficultés. Alors que les vendanges approchent, les cuves sont pleines.
L’Hérault est le 2e département viticole de France, avec un chiffre d'affaires estimé à 800 millions d'€. Il est le 1er département touristique en Occitanie.
L'oenotourisme peut être une solution pour les vignerons. Il s'agit de proposer aux touristes des activités autour du vin : dégustations, visites de caveaux, randonnées dans les vignes, fêtes du terroir....
Des activités autour de la vigne et du vin
A Montagnac, cela fait six ans que Sabine s'est réinstallée sur les terres familiales. Et elle a tout de suite fait le choix d'ouvrir son domaine aux visiteurs, de développer l'oenotourisme en proposant accueil de camping-cars, soirées ou jeux de piste pour la famille."Cela permet de faire découvrir le raisin et la vinification de manière plus ludique. Avant, on nous disait "les domaines sont fermés, on ne comprend pas comment on fait le vin". Nous avons donc essayé d'ouvrir notre domaine et notre savoir-faire" explique Sabine de Virieu, vigneronne.
En temps normal, Sabine vend une grande partie de sa production dans les salons. Mais avec la crise sanitaire, beaucoup ont été annulés. La vente sur site prend donc encore plus d'importance. Et c'est tant mieux ! Créer des liens avec les clients, pour elle, ça n'a que des avantages.
Les clients sont ravis de voir comment nous vivons, c'est important d'avoir un contact, on est des êtres humains avant tout. Ils aiment découvrir le monde du vin !
Des débuts prometteurs
Ouvrir les domaines au grand public n'est pas franchement dans la tradition française viticole. Le concept d'oenotourisme est très développé aux États-Unis, en Afrique du Sud ou encore en Australie, mais dans la région, on en est encore aux balbutiements.Tout reste à faire."Il faut que l'on fasse venir des touristes, on est incapable pour l'instant de faire venir des tours opérators, des personnes qui viendraient visiter plusieurs domaines en car. Cela n'existe pas en Languedoc, il faudrait que l'on y arrive ." explique Jacques André de l'Office du Tourisme du Cap d'Agde.Les gens qui arrivent à Sète en bateaux, il faudrait qu'on les emmènent sur différents vignobles...
Des aides au développement
Les vignerons ont déjà beaucoup à faire avec les vignes, mais avoir plusieurs casquettes est vital aujourd'hui pour faire face aux aléas climatiques et même sanitaires. Cela s'apprend. Plusieurs organismes publics, comme le Département, le Comité du Tourisme ou la CCI, apportent leur aide pour développer des projets oenotouristiques."Dans l’Hérault, le tourisme et la viticulture sont les deux premiers contributeurs au PIB. Autour de l'œnotourisme s’est développée ces dernières années une réelle émulation collective de différents acteurs pour accompagner toutes les prestations liées aux métiers de la vigne et du vin, mais aussi du tourisme et du commerce." explique Kléber Mesquida, président du Département de l'Hérault, dans la présentation de son Mémento d'aides aux porteurs de projets d'Oenotourisme "Ces mannes de développement économique s’appuient singulièrement sur la richesse, la diversité et la qualité des productions viticoles du département."
Edité en 2018, un guide Oenotour propose la découverte de 24 routes oenotouristiques, 64 caveaux-étapes et les 9 oenopoles et maisons du vin de l'Hérault.