Alors que 47 millions de plis supplémentaires doivent être distribués sur les deux tours des élections législatives anticipées, les organisations syndicales des facteurs de La Poste demandent une prime à leur direction. Un préavis de grève illimitée court depuis lundi en Occitanie.
Avec la dissolution de l'Assemblée nationale, Emmanuel Macron a aussi pris de court La Poste et ses facteurs. Ce mercredi 26 juin, quatre jours avant le premier tour des élections législatives anticipées, l'un d'eux fait le tour des boîtes aux lettres de Montpellier (Hérault), avec dans sa sacoche le précieux sésame : les professions de foi et bulletins de vote des candidats. La poste doit les distribuer au plus tard ce vendredi 28 juin.
"Chaque électeur à une enveloppe qui lui est destinée pour les législatives, donc il y a forcément plus de boulot puisqu'on distribue en même temps le courrier, les lettres recommandées, les lettres suivies, etc...", explique un facteur en pleine tournée. Alors qu'il passe d'ordinaire seulement devant les adresses auxquels des courriers sont destinés, il doit, pendant ces deux semaines particulière, s'arrêter devant chaque boîte aux lettres pour être sûr que la propagande électorale parvienne à chaque citoyen.
Mission accomplie à Montpellier pour le premier tour. Pour la semaine prochaine, la tâche s'annonce beaucoup plus délicate. "J'imagine que les enveloppes électorales nous arriverons plutôt le mercredi et donc qu'il faudra les distribuer avant vendredi, donc ça va être la course." Pour ce premier tour, les enveloppes contenant la propagande électorale et les bulletins de vote leur sont parvenues dès lundi 24 juin.
Des primes de 500 € réclamées
Face à ces millions de plis à distribuer et des tournées allongées à la dernière minute, les organisations syndicales de facteurs se mobilisent depuis lundi dernier et demandent une prime à leur direction, car la poste reçoit de la part de l'État 80 millions d'euros à chaque tour.
"Avec l'argent que la poste a touché pour faire ces deux tours, ça nous semblerait normal, estime Marc Godard, délégué départemental du syndicat Sud PTT La Poste. Le minimum pour une entreprise qui demande à ses agents d'en faire toujours plus et de rendre un service à la Nation, puisqu'on parle quand même des plis électoraux, c'est qu'elle les compense et remercie ces facteurs pour le travail fait."
La demande est claire : des primes de 500 € à chaque tour. "Cela ne me paraît pas exagéré, j'ai moi-même été facteur pendant une trentaine d'années et je me souviens d'une époque où on recevait 700 € en plus par tour d'élection, poursuit le syndicaliste. On espère que La Poste va rouvrir les négociations." En face, l'entreprise promet de payer les heures supplémentaires à 200 %. Insuffisant pour les agents, qui maintiennent pour l'heure leur préavis de grève dans 13 départements d'Occitanie.