Les dons de la collecte nationale organisée par les Banques alimentaires sont en baisse d'environ 10 % par rapport à 2021. En Occitanie, les chiffres ne sont pas encore définitifs mais suivent la même tendance.
"Nous espérions collecter l'équivalent de 20 millions de repas. Nous n'en avons eu que 18", a déploré le président de la Fédération des banques alimentaires, Claude Baland, auprès de l'AFP.
En Occitanie, c'est le même constat. Les chiffres ne sont pas encore définitifs mais les premières estimations suivent la tendance nationale. "Cette année, j'ai remarqué que les personnes donnaient seulement un produit plutôt que deux ou trois habituellement", témoigne Simone Verdier, bénévole à Montpellier. Dans l'Hérault, une baisse d'environ 10% des dons a également été constatée.
"On a limité la casse"
Dans les département de l'Aveyron et de la Lozère, celle-ci s'établit plutôt entre "-5 % et -9 %" nous indique le président de la banque alimentaire de ces départements, Claude Plenecassagne.
Chaque année, la banque alimentaire qu'il dirige redistribue près de 900 000 repas. La collecte nationale permet d'assurer environ 14% de ceux-ci.
Claude Plenecassagne est bien conscient qu'il était plus difficile de donner cette année au vu de l'inflation : "je veux déjà remercier les donateurs car on a quand même limité la casse".
De son côté, Claude Baland, président de la fédération nationale des banques alimentaires avance aussi la part croissante du e-commerce qui, selon lui détourne les consommateurs des supermarchés mais aussi le match France-Danemark du Mondial-2022 de football : "samedi, pendant le match, il n'y avait personne", dans les supermarchés, a-t-il observé.
Plus de demandes, notamment des jeunes
Selon les derniers chiffres de l'Insee, 3,2 à 3,5 millions de personnes en France, "les plus pauvres des pauvres", ont recours à une aide alimentaire apportée par les associations.
Les Banques alimentaires recensent à elles seules une augmentation de 9% de fréquentation au premier semestre, soit 200 000 personnes supplémentaires accueillies. A Toulouse, plus de la moitié des personnes aidées sont des jeunes de moins de 25 ans.
Les Restos du Cœur, qui ont récemment lancé leur 38e campagne, ont également annoncé un bon de 12% du nombre de leurs bénéficiaires, qui subissent de plein fouet l'inflation et la précarité alimentaire.
Pour compenser le manque de dons pour l'année à venir, il n'est pas encore trop tard. Les Banques alimentaires appellent le public à un "coup de pouce supplémentaire", en faisant un don par internet sur monpaniersolidaire.org.
Ecrit avec l'AFP.