A partir d'aujourd'hui, tous les étudiants sont autorisés à revenir un jour par semaine dans les universités. La mesure se met progressivement en place à Montpellier, alors que se profile le risque d'un troisième confinement.
Devant le bâtiment des Langues vivantes, trois étudiants se préparent à rejoindre leur salle de cours. Tous sont en première année et on devine derrière leurs masques un grand sourire.
Cela a été très compliqué de suivre les cours à la maison pour moi. Alors aujourd'hui, je retrouve le sourire malgré la période difficile.
Après des semaines de confinement et de cours à distance, les mesures d'assouplissement décidées par le gouvernement ont permis d'abord le retour en présentiel pour les formations pratiques, puis l’accueil en petits groupes des publics fragilisés et des premières années en travaux Pratiques (TP) et travaux dirigés (TD).
C'est le cas de Lorenzo Ramos, Manon Combes et Romane Sabadello, rencontrés ce lundi matin sur le campus de l'université Paul-Valéry.
"Etudier à la maison, c'est sympa quelques jours", explique Romane Sabadello, étudiante en première année d'Espagnol. "Ici on est entouré, on voit les profs et on retrouve les contacts."
"Cela fait longtemps qu'on est enfermé, ça fait vraiment du bien d'être là, ensemble" renchérit Manon Combes, elle aussi en 1ère année d'Espagnol.
Dans la salle, les cours sont organisés en demi-groupe, avec mesures de distanciation. Mais pour les étudiants comme pour leur professeur, les contraintes importent peu.
"Cela me fait plaisir vraiment d’échanger en direct avec les étudiants", confie Céline Pegorari, maître de conférence à l'université Paul-Valéry, "Et puis pour un cours de méthodologie, c’est en plus essentiel: j’ai besoin d’avoir des retours des étudiants, ce n’est pas un cours magistral."
Des mesures difficiles à appliquer
Depuis les dernières annonces du président de la République, tous les étudiants sans exception ont la possibilité de revenir sur leur campus un jour par semaine.
Pour Philippe Augé, président de l'université de Montpellier, "toutes ces mesures représentent des avancées mais restent toutefois difficilement applicables et ne sont pas à la juste hauteur des enjeux."
Certains étudiants sont rentrés dans leurs familles, d'autres ont totalement décroché. Et puis il y a la gestion des plannings des salles et des cours à réadapter rapidement.
Le retour en présentiel des étudiantes et étudiants dans les universités est une nécessité.
Et Philippe Augé de rappeler dans un long communiqué que "l'ensemble des enseignantes, enseignants et personnels de l’Université sont mobilisés et savent accueillir, comme ils l’ont fait pendant les examens, le public étudiant dans des conditions de santé et de sécurité optimales".
Le retour en présentiel des étudiantes et étudiants dans les universités est une nécessité. Sachons entendre leur détresse et permettons leur de rejoindre, sans prise de risque, les bancs de l’Université. Lire le communiqué du 25/01 : https://t.co/zdfiP7EUn9 cc @umontpellier pic.twitter.com/riNnpNyf4s
— Philippe Augé (@Philippe_Auge) January 25, 2021
Philippe Augé conclut sa démonstration par un avertissement : "ne pas répondre à l'attente légitime des étudiants ne peut qu’entraîner un décrochage massif, un mal-être grandissant chez des étudiants déjà durement touchés par les mesures restrictives imposées dans nos vies quotidiennes".
A peine de retour sur les campus, étudiants et enseignants voient se profiler l'ombre menaçante d'un troisième reconfinement, synonyme de retour à la case départ, chacun chez soi.